VIANDE BOVINE « Les à-coups de la crise ont été difficiles à encaisser »
Si un certain équilibre de marché a pu être retrouvé, en vaches allaitantes comme en vaches laitières, la filière bovine a été rudement mise à l’épreuve pendant le confinement.
La production vitelline et de jeunes bovins en font encore les frais aujourd’hui. Culture Viande a fait le point sur cette conjoncture très particulière, lors d’une conférence de presse en ligne ce mardi 29 septembre 2020.
« Bien que l’activité de nos entreprises n’ait jamais cessé, la crise de Covid-19 a suscité beaucoup d’incertitudes, tout particulièrement en entrée et en sortie de confinement », explique Mathieu Pecqueur, le directeur général de Culture Viande. Les abattages de bovins « par à-coups », intimement liés à de grands écarts de consommation, ont été « difficiles à anticiper » pour les industriels de la viande.
Soumise à une conjoncture en dents de scie pendant plusieurs mois, « la production de vaches allaitantes et de laitières est revenue à un équilibre, estime Mathieu Pecqueur. En août 2020, le cours moyen des vaches de type R dépasse de 6 % le niveau de 2019 tandis que la cotation des vaches de type O s’en rapproche fortement. Cette stabilité de marché reste pour autant « extrêmement précaire », nuance-t-il.
La baisse des exportations pénalise les jeunes bovins
Du côté des jeunes bovins (JB), le bilan de ces neuf premiers mois est beaucoup plus sombre. « La baisse des exportations françaises de viande bovine congelée et réfrigérée, d’abord observée vers l’Italie puis la Grèce, a porté préjudice à nos JB très tôt», rapporte Mathieu Pecqueur. En cumul de janvier à juin 2020, le retrait global est estimé à 5 % par rapport à 2019.
Le stock d’animaux, qui n’a cessé de s’éccroître pendant le confinement, est estimé entre 15 000 et 20 000 têtes, selon les données hebdomadaires de l’Institut de l’élevage. « Bien que la priorité d’abattage soit donnée à cette catégorie d’animaux au regard de la limite d’âge, le retard pris ne peut se rattraper », déplore Mathieu Pecqueur. Il faut à présent miser sur un écoulement plus régulier à l’automne.
Quant aux veaux de boucherie, « si le stockage privé s’est avéré trop contraignant pour le mettre en place dans le secteurs des jeunes bovins, il était primordial d’étendre cette aide aux veaux, note Mathieu Pecqueur. C’est la filière qui nous inquiète le plus », confie-t-il.
La production vitelline, impactée par l’arrêt temporaire de la restauration hors domicile (RHD) et un manque de visibilité dans les rayons des magasins, va faire face à une situation très déprimée dans les mois à venir. « Au-delà de la baisse de consommation, les entreprises de la filière ont été fortement pénalisées par l’arrêt des marchés des cuirs », complète-t-il.
La consommation globale de viande bovine recule nettement
Les ventes de viande bovine réalisées en grandes et moyennes surfaces (GMS) n’ont pas suffi pour compenser la fermeture de la restauration hors domicile (RHD) pendant le confinement. Résultat, « la consommation globale, en bilan, affiche une baisse de 4,1 % sur les neuf premiers mois de l’année 2020 », rapporte Mathieu Pecqueur de Culture Viande.
Si la fermeture de la RHD a provoqué un coup d’arrêt net des importations de viande bovine (- 20,8 % entre janvier et juillet 2020), les exportations ont elles aussi ralenti (- 3,7 %) durant cette période. «Les fluctuations de marché, observées partout en Europe, n’ont pas permis à la France de se servir du commerce extérieur comme d’un amortisseur», explique Mathieu Pecqueur.
Les artisans bouchers ont répondu présents
Finalement, deux segments de marché ont su tirer leur épingle du jeu au temps fort de la crise : les produits hachés en GMS et les viandes en boucherie artisanale.
« La santé économique de la filière doit beaucoup aux bonnes performances des artisans bouchers, qui se sont adaptés aux attentes des consommateurs, relève Mathieu Pecqueur. La baisse de consommation du piécé, en lien notamment avec la fermeture de certains linéaires, a été en partie contrebalancée par les ventes en boucherie artisanale (+ 14,5 % en cumul depuis janvier 2020). »
La consommation globale de viande bovine recule nettement
Les ventes de viande bovine réalisées en grandes et moyennes surfaces (GMS) n’ont pas suffi pour compenser la fermeture de la restauration hors domicile (RHD) pendant le confinement. Résultat, « la consommation globale, en bilan, affiche une baisse de 4,1 % sur les neuf premiers mois de l’année 2020 », rapporte Mathieu Pecqueur de Culture Viande.
Si la fermeture de la RHD a provoqué un coup d’arrêt net des importations de viande bovine (- 20,8 % entre janvier et juillet 2020), les exportations ont elles aussi ralenti (- 3,7 %) durant cette période. «Les fluctuations de marché, observées partout en Europe, n’ont pas permis à la France de se servir du commerce extérieur comme d’un amortisseur», explique Mathieu Pecqueur.
Les artisans bouchers ont répondu présents
Finalement, deux segments de marché ont su tirer leur épingle du jeu au temps fort de la crise : les produits hachés en GMS et les viandes en boucherie artisanale.
« La santé économique de la filière doit beaucoup aux bonnes performances des artisans bouchers, qui se sont adaptés aux attentes des consommateurs, relève Mathieu Pecqueur. La baisse de consommation du piécé, en lien notamment avec la fermeture de certains linéaires, a été en partie contrebalancée par les ventes en boucherie artisanale (+ 14,5 % en cumul depuis janvier 2020). »
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