« Il faut prendre en compte les demandes de la société et ne pas s’enfermer dans un rôle défensif. Il faut être en avant et jamais en retrait, c’est aux agriculteurs de montrer que le bien-être animal, c’est l’essence même de ce que l’on fait », a déclaré le ministre de l’Agriculture, interrogé sur les débats qui agitent la société concernant la place de l’élevage, lors d’une table en ligne organisée, le 16 septembre 2020, dans le cadre du Space 2020.

Julien Denormandie estime qu’il faut rappeler à tous les citoyens que le bien-être animal et la protection de la nature font partie du quotidien des agriculteurs. « Il faut réorienter le débat sur un autre sujet. Notre objectif est la santé des Français », a expliqué le ministre, qui défend la promotion des produits frais français « bons pour la santé et pour le portefeuille ».

Une vraie mission dans les 600 prochains jours

Gilles Huttepain, directeur du pôle amont du groupe LCD (Loué, Le Gaulois, Maître Coq) était très attentif à ses propos, estimant que la situation de la filière française de la volaille est à un tournant. Il a rappelé qu’aujourd’hui plus de 50 % des poulets consommés en France sont importés. « Monsieur le ministre, il vous reste 600 jours pour monter au créneau, pour expliquer que le temps agricole n’est pas le temps des médias », a-t-il lancé au ministre de l’Agriculture, estimant qu’il faut du temps pour que les élevages s’adaptent à la demande sociétale.

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Toute transition a un coût

« Si la société souhaite des transitions, elles doivent être financées et le territoire doit être aménagé », a déclaré le ministre. Il faut poser le débat « sociétal de la bonne manière », selon lui. « On ne doit pas s’enfermer dans le débat, il faut remettre l’éleveur au centre avec l’amour qu’il porte à ses bêtes, a insisté Julien Denormandie. Ce que je crains le plus, c’est un débat qui se focalise entre les urbains et les ruraux. Notre responsabilité est d’apaiser le débat et d’expliquer pour emporter l’adhésion. »

> À lire aussi notre interview : Julien Denormandie : « Notre approche de l’écologie doit être pragmatique et réalisable » (09/09/20)

Marie Salset