Pour Paul Rouche, directeur délégué de Cuture Viande, les cours « soutenus en production » sont surtout liés au commerce extérieur.
L’arrivée de la peste porcine africaine en Allemagne pourrait rebattre les cartes.« Sur les six premiers mois de l’année, les importations chinoises de viande porcine s’élèvent à 3,3 millions de tonnes. C’est un niveau jamais atteint », a rapporté Paul Rouche, le directeur délégué de Culture Viande (1), lors d’une conférence de presse en ligne ce mardi 29 septembre 2020.
Sur le premier semestre 2020, les exportations françaises de viande porcine vers l’empire du Milieu progressent de 18,9 % pour atteindre 100 600 tonnes. Pour le représentant des abatteurs découpeurs, « 2020 est à ce stade une année très correcte, avec un prix du porc au cadran supérieur de 2,5 % par rapport à l’an passé ». Une tendance « qui s’explique surtout par le commerce extérieur, estime-t-il. La demande chinoise soutient le marché français. »
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« Contenir les achats de viande allemande »
L’arrivée de la peste porcine africaine en Allemagne le 10 septembre dernier pourrait toutefois enrayer cette dynamique. « Les conséquences sont lourdes, en raison de la fermeture de certains débouchés à l’export, dont la Chine, qui représente le marché le plus important vers les pays tiers, explique Paul Rouche. Désormais, chaque semaine, près de 9 000 t supplémentaires de viande allemande restent sur le marché européen. »
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Pour éviter l’érosion du cours français, « il convient de contenir les importations de viande allemande au tarif très compétitif », qui vont inévitablement progresser, estime le directeur délégué de Culture Viande. S’il prône la mise en avant de l’origine France sur les viandes fraîches, « un afflux de viande allemande est déjà observé dans les secteurs de la transformation, de la restauration hors-foyer et de la salaison, rapporte Paul Rouche. Ces maillons seront influents sur l’évolution du marché. »
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(1) Syndicat des principaux industriels de l’abattage, de la découpe et de la préparation des viandes.
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