14 millions d’eurosC’est l’impact économique des ZNT dans le département de l’Aisne, selon Antoine Lefèvre, sénateur de ce département.
Le sénateur de l’Aisne Antoine Lefèvre (LR) a posé une question écrite au gouvernement le 9 septembre 2020, concernant l’impact économique des ZNT, zones de non-traitement pour protéger les riverains lors des épandages de produits phytosanitaires. Dans son département, il estime que « ces bandes de non-traitement représentent entre 7 300 à 8 600 hectares qui ne seront plus cultivables, et un manque à gagner de 14 millions d’euros, prévision basse à 5 mètres. »

À lire aussi : Phytos/ZNT « riverains », « des dizaines de milliers d’hectares improductifs » (23/07/2019)

Antoine Lefèvre regrette une mesure mise en place « sans concertation avec les agriculteurs, et sans évaluation précise des pertes engendrées », et qui entraîne une distorsion de concurrence avec les pays voisins. « Les agriculteurs du département de l’Aisne ont donc demandé un moratoire sur l’application de ces mesures jusqu’en juillet 2021 ».

Dans sa question écrite, le sénateur demande au ministère de l’Agriculture s’il envisage « d’introduire plus de souplesse dans ces dispositions réglementaires, afin de permettre aux riverains et aux exploitants de concevoir ensemble des solutions partagées ».

Déjà des mesures

Et que lui répond le ministère de l’Agriculture le 17 septembre ? Que la possibilité d’adapter les distances a déjà été donnée jusqu’au 30 juin pour les agriculteurs engagés dans un projet de charte en consultation. « De plus, une flexibilité temporaire a été octroyée [du 30 mars au 11 mai] en raison du confinement lié à la pandémie SARS-CoV-2 », souligne-t-il. Dans l’attente de pouvoir mener les concertations publiques, les agriculteurs engagés dans un projet de charte ont pu réduire les distances selon les modalités définies par la loi.

> À lire aussi : Zone de non-traitement : 56 départements ont leur charte « riverains »(08/09/2020)

Le ministère estime par ailleurs que « les zones adjacentes aux habitations peuvent continuer à être entretenues et cultivées, par des moyens non chimiques ou en recourant aux produits exemptés de distances de sécurité ». Il fait référence aux produits exemptés des ZNT : biocontrôle, produits homologués en bio (y compris ceux à base de cuivre), produits à faible risque et substance de base.

Hélène Parisot