« Je ne comprends pas pourquoi les éleveurs ne touchent que 0 à 1,5 €/kg de laine vendu », s’est exclamé Jean-Roch Lemoine, de la Fédération nationale ovine (FNO) lors des rencontres nationales de la laine qui réunissaient, les 18 et 19 septembre 2020 à Saugues en Haute-Loire, les acteurs et les experts de la filière. « Et encore 1,5 €/kg, le chiffre reste à vérifier », ironise-t-il. Pourtant la laine regorge d’atouts. C’est un produit isolant, solide, léger, hypoallergénique…. qui trouve des utilisations aussi bien dans l’habillement, que dans l’ameublement ou l’industrie.

Le juste prix évalué à 3 €/kg

Le problème c’est que son cours mondial n’a jamais été aussi bas. Au fil des années, par manque de rémunération, la qualité s’est dégradée. « Mal rémunérés, les éleveurs ne font plus attention et ne sélectionnent plus sur ce critère », constate Jean-Roch Lemoine. Les industriels lainiers qui ont disparu pour la plupart se sont détournés de la laine française. Pour autant, « le partage de la valeur serait le bienvenu pour l’éleveur », martèle-t-il.

C’est loin d’être le cas. Aujourd’hui, certains éleveurs doivent même payer pour la destruction de la matière (150 €/t) lorsqu’ils ne trouvent pas preneur. Il faut « 3 €/kg pour que l’éleveur soit rémunéré au plus juste » selon l’évaluation du programme de coopération autour de la valorisation de laine locale Défi-laine. Quelques tonnes de laine bénéficient de ce débouché. D’autres initiatives locales présentées lors des rencontres vont dans ce sens. La recherche peut elle aussi donner de nouvelles perspectives au produit.

Marie-France Malterre