Éleveuse de porcs dans les Côtes-d’Armor, Dominique Gautier ne rate jamais une occasion pour communiquer sur son métier. Elle est devenue agriculteur témoin.
«Qui mieux qu’une agricultrice ou un agriculteur pour parler de son travail ! », affirme Dominique Gautier, productrice de porcs à Trévérec, dans les Côtes-d’Armor. En 2013, elle a rejoint le groupe d’agriculteurs témoins de l’association Agriculteurs de Bretagne afin d’aller à la rencontre du grand public. Participation aux journées Tous à la ferme !, promotion lors de festivals, distribution de produits agricoles aux skippers de la Route du Rhum, animations des avant-matchs dans les stades bretons…, l’éleveuse se démène.
Des rencontres qui motivent
Communiquer a toujours été naturel chez Dominique. « Dès notre installation, nous avons ouvert les portes de notre élevage à la famille, aux voisins et amis. Dans les années 2000, avec la marque Cochon de Bretagne nous organisions déjà des événements pour les touristes l’été, avec un certain succès », raconte l’agricultrice à la tête d’un élevage de six cents truies avec son mari et son cousin.
« En communiquant, je me sens utile. »
« Chaque rencontre nous rebooste », témoigne celle qui a repris la ferme familiale. Pour montrer la réalité et la complexité de son métier, elle poste aussi régulièrement des photos et des vidéos sur sa page Facebook, riche de près de quatre mille abonnés. Le déclic a eu lieu il y a cinq ans. « Alors que nous organisions une fête pour les vingt ans d’activité d’un de nos salariés, le correspondant local de presse est venu. J’ai voulu partager cela plus largement. » Férue de photographie, une passion transmise par son père, elle s’est prise au jeu.
Pourtant, ce réseau social n’était pas sa tasse de thé. « Je m’y suis intéressée quand mes trois enfants étaient adolescents », confie la quinquagénaire. Elle s’est formée à l’outil et a créé une page dédiée à la Ferme de Kermerrien (1), distincte de son compte privé, pour être plus visible. « Les vidéos fonctionnent bien », constate l’éleveuse. L’une des dernières en date montre sa jeune apprentie en train d’aider une truie à mettre bas. « Aborder des sujets sensibles à travers l’apprentissage touche les gens, dit-elle. Les réseaux sociaux permettent d’élargir notre public. »
Mais cela expose aussi beaucoup plus. Dominique a vécu comme une trahison son passage de trois minutes dans le documentaire Bretagne, une terre sacrifiée, de France 5. Le tournage avait duré quatre jours ! Cette mauvaise expérience n’a pas pour autant entamé sa détermination. « En apportant ma pierre à l’édifice, je me sens utile », assure-t-elle.
(1) www.facebook.com/fermedekermerrien
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