« Le vent a tourné malgré la pandémie, a introduit Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique à l’occasion de ses vœux à la presse le 22 janvier 2021. Jamais la question écologique n’a disparu de l’actualité et des préoccupations collectives. » Et nombreux sont les sujets qui vont animer le ministère cette année : réforme de la constitution pour y intégrer la lutte contre le réchauffement climatique, projet de loi climat et résilience… sans oublier concilier agriculture et écologie avec pour leitmotiv « accompagner et ne laisser personne sans solutions. »

Limiter le grignotage du foncier

Première échéance : le 10 février 2021. Le projet de loi climat et résilience issu des travaux menés par la convention citoyenne pour le climat (CCC) sera présenté au conseil des ministres. Ce texte prévoit notamment des mesures de limitation de l’étalement urbain. « Nous diviserons par deux le rythme d’artificialisation des terres […] et interdirons la construction de zones commerciales sur des terres non-artificialisées. », a reprécisé la ministre.

Autre sujet bouillant, la réforme de la Constitution pour y inscrire la lutte contre le réchauffement climatique. Une modification essentielle pour « verdir nos lois, nos règles et nos normes », selon la ministre. Mais le texte doit encore passer la navette entre l’Assemblée nationale et le Sénat avant d’être voté en référendum, une promesse qu’avait faite le président de la République devant les membres de la CCC.

La Pac pour faire évoluer l’agriculture

En pleine construction du projet stratégique national (PSN), la ministre est revenue sur la politique agricole commune. « C’est un outil fondamental pour faire évoluer l’agriculture », a expliqué Barbara Pompili. Évoquant les aides du premier pilier et les discussions en cours pour élaborer PSN vers plus de pratiques agroécologiques, la ministre confie ne pas souhaiter descendre en dessous de 20 % d’ecoschemes. « Nous poussons également en faveur des paiements pour services environnementaux. »

Des positions fermes

Mais d’autres sujets continueront d’alimenter les débats en 2021. Réponse ferme et négative de la ministre quant à la possibilité d’alléger les contraintes sur l’utilisation des néonicotinoïdes. Sur le sujet du lac de Caussade, Barbara Pompili a précisé que la situation « ne pouvait plus durer. […] C’est l’exemple emblématique de ce qu’on ne veut plus faire », a-t-elle souligné. « Il va falloir que chacun réfléchisse à économiser et à ses pratiques pour élaborer des contrats de territoire sur l’eau et éventuellement construire des retenues d’eau. » Enfin, une consultation est prévue au printemps 2021 quant à l’interdiction des élevages de visons français.

Alessandra Gambarini