2021 ne sera sans doute pas encore l’année de la confirmation des promesses des États-généraux de l’alimentation de 2017. Alors que les négociations commerciales bâtent leur plein actuellement, le fossé entre les demandes des distributeurs et les prix réclamés par les fournisseurs est profond. Un constat qu’avait déjà dénoncé le président de la Coopération agricole le 16 décembre 2020.

« Une déflation générale de 4 % »

La grande distribution souhaite imposer une déflation générale de 4 %, soit 8 points en dessous des prix réclamés par les fournisseurs, selon Christiane Lambert, promue le 1er janvier au grade d’officier de la légion d’honneur. Une distinction que la présidente de la FNSEA a notamment dédiée au monde agricole « en deuxième ligne » durant l’épidémie de Covid-19.

L’éleveuse du Maine-et-Loire a dénoncé lors de ses traditionnels vœux de nouvelle année, ce 5 janvier 2021, l’attitude « assez hypocrite des distributeurs disant devant le ministre que tout va bien alors que la réalité est toute autre ».

Le spectre d’une crise sociale comme argument

À croire la présidente du syndicat majoritaire, cette demande de déflation n’épargnerait aucune filière agricole. Le lait, les volailles, les légumes et les pommes de terre sont notamment cités. Pour Christiane Lambert, les distributeurs justifient cette déflation par le risque d’une crise alimentaire et sociale si les prix ne baissent pas.

« On a un problème de fond sur ce sujet. L’alimentation qualitative a un prix », martèle la présidente de la FNSEA. Elle a annoncé que son syndicat travaillait sur la proposition de création de « bons alimentaires » à destination des personnes en situation de précarité pour se fournir « en produits frais et français ».

De son côté, le Modef plaidait le 26 novembre dernier pour un crédit d’impôt couvrant 75 % des dons alimentaires réalisés au profit des Banques alimentaires.

Alexis Marcotte