Dans une étude publiée le 18 juin 2020 dans la revue Nature, des chercheurs anglais font état de l’apparition de résistances générales (à plusieurs herbicides aux modes d’action différents) chez les plantes adventices lors de mélanges de désherbants. 

Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont collecté des graines de vulpin au sein de 132 parcelles de blé appartenant à 71 exploitations agricoles en Angleterre. Trois herbicides permettant de contrôler le vulpin ont été testés sous serre sur les variétés collectées, à différentes doses. Ce travail a permis de montrer que la résistance de la mauvaise herbe aux herbicides est bien installée. 

Séquençage de l’ADN

Le séquençage de l’ADN de la population de vulpin a ensuite montré que si les mélanges d’herbicides peuvent limiter le développement de résistances spécifiques (liées à un herbicide en particulier), ils peuvent aussi générer des résistances générales. Ces dernières peuvent opérer sur des mécanismes d’action différents.

« Compte-tenu de la possibilité que les mécanismes de résistance générales évoluent chez d’autres espèces, ces résultats pourraient avoir des implications importantes pour la conception de stratégies de gestion de la résistance dans l’agriculture », jugent les auteurs de l’étude. Selon eux, la lutte future contre les mauvaises herbes mais aussi contre les ravageurs « dépendra de plus en plus de diagnostics de résistance rapides et précis, afin de sélectionner les meilleures combinaisons de stratégies chimiques et non-chimiques pour atténuer l’évolution de la résistance. » 

Isabelle Escoffier