Dans son rapport relatif à l’état de conservation des espèces et des habitats protégés au titre des directives « Oiseaux » et « Habitats » publié le 15 octobre 2020, la Commission européennefait part des tendances observées en 2013 et 2018. Ce rapport est issu de la collecte de données fournies par les 28 États membres de l’Union européenne analysées par l’Agence européenne pour l’environnement.

Une tendance générale à la dégradation

Plus d’un quart (27 %) des espèces affiche un état de conservation « favorable », contre 23 % en 2015. Ce sont principalement des reptiles ou des plantes vasculaires.

Alors que 197 espèces d’oiseaux vivant sur le territoire européen font l’objet de mesures de conservation spéciales concernant leur habitat et que la directive européenne « Oiseaux » protège toutes les espèces d’oiseaux vivant naturellement à l’état sauvage sur le territoire, la Commission évalue à 47 % favorable l’état de la population avicole européenne. Un chiffre en baisse de 5 % par rapport au taux de 2015.

Concernant les habitats, 81 % des répertoriés sont jugés comme « insuffisants » ou « médiocres ». Les prairies de fauche et habitats herbeux se dégradent, une tendance que le rapport relie au déclin de l’agriculture extensive.

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L’agriculture en partie responsable ?

La pression principale exercée sur les espèces et sur les habitats, identifiée par les États membres, est l’agriculture. Selon le rapport, l’agriculture extensive contribuait à créer et maintenir des habitats semi-naturels et une faune et une flore diversifiées. L’évaluation des habitats agricoles indiquent une dégradation générale de leur état de conservation, seuls 8 % enregistrent une amélioration.

Deuxième responsable : la modification des régimes hydrologiques, y compris celle imputée à l’agriculture puis vient l’urbanisation et la pollution. Toutes les pressions identifiées n’ont pas la même influence sur l’ensemble des espèces ou d’habitats.

Difficile de distinguer les bons élèves

Cependant, ces constats restent à nuancer et à mesurer localement. Le rapport rappelle à cet effet que « les évaluations au niveau de l’Union européenne peuvent occulter des améliorations dans les différents États membres ». Le rapport souligne également que cette évaluation a été effectuée à partir « d’enquêtes partielles réalisées à d’autres fins » et lorsque « les États membres ne disposent pas de données fiables, [ils] s’appuient sur des avis d’experts. »

Alessandra Gambarini