« En général, la cotation de l’agneau est très saisonnalisée, souligne Cassandre Matras, de l’Institut de l’élevage, en ouverture des journées techniques ovines. Il y a un pic pour les fêtes de Pâques et pour Noël. » Sauf qu’en 2020, la pandémie du coronavirus a rebattu les cartes.

Des prix à contretemps

« Nous n’avons pas enregistré de pic à Pâques mais un creux, poursuit-elle. Cela illustre les difficultés qu’ont eues les différents maillons de la filière (producteurs, abatteurs…) à percevoir, ce qui se passait au début du confinement », explique-t-elle.

Cela a conduit à une forte baisse dans un premier temps, mais rapidement la cotation s’est redressée et elle n’a pas cessé d’augmenter depuis. « Pour la dernière cotation de la semaine du 5 au 11 octobre, le cours a même franchi la barre des 7 €/kg de carcasse, et nous observons un marché extrêmement bien équilibré entre l’offre et la demande. »

En attente des accords commerciaux

Les perspectives pour les prochains mois vont dépendre des accords commerciaux. « Un conseil européen doit se tenir le 15 octobre pour trouver un compromis sur la sortie de l’Union européenne du Royaume-Uni », rapporte Cassandre Matras. Les accords entre l’Union européenne et la Nouvelle-Zélande sont aussi en attente d’un accord.

« Le gouvernement néo-zélandais accuse l’Europe de protectionnisme, ajoute-t-elle. Ils veulent un contingent vers l’Union européenne à 27 plus élevé de moitié que le contingent initial. C’est un accord a priori sans danger puisque la Nouvelle-Zélande ne remplit plus son contingent vers l’Union européenne depuis quelques années déjà. »

En 2019, les envois ne représentaient que la moitié du contingent. Si jamais un problème sanitaire survenait entre la Chine et la Nouvelle-Zélande, cette dernière redirigerait fort probablement sa production vers l’Union européenne, ce qui pourrait noyer le marché européen.

Marie-France Malterre