« Les détenteurs de petits cheptels allaitants ou mixtes, dénombrant moins de 30 vaches, contribuent en grande partie à la baisse globale du cheptel, explique Hélène Fuchey, économiste à l’Institut de l’élevage (Idele). Et alors que les ateliers spécialisés concouraient à gagner des vaches allaitantes entre 2013 et 2016, ils contribuent à présent eux aussi à la décapitalisation en cours. » Les créations d’ateliers allaitants ou mixtes ne compensent pas les arrêts, même si la tendance à l’agrandissement se poursuit. Les reconversions de productions du lait à la viande ou inversement influent peu.

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« Deux fois plus d’arrêts d’ateliers entre 2016 et 2019 »

À travers ces chiffres, l’Idele constate deux fois plus d’arrêts entre 2016 et 2019 par rapport aux périodes précédentes. En détaillant par bassins de production, le Limousin et la Vendéeenregistrent les arrêts d’ateliers allaitants les plus nombreux : 64 par an et 41 par an, respectivement. Les Ardennes connaissent un recul plus récent de l’ordre de 4 ateliers par an. Seule la Lozère résiste encore.

Évolutions du nombre d’ateliers allaitants par bassin de production. Source : Institut de l’élevage

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Consolider le parcours de formation

Pour en savoir plus, l’Idele a interrogé huit éleveurs de bovins à viande dans chaque département de l’Hexagone en 2018. « Les installations familiales restent très importantes, motivées par la passion du métier d’éleveur et par la préservation du patrimoine patriarcal », explique Hélène Fuchey.

Les créations hors cadre familial sont moins fréquentes, le manque de capital étant l’obstacle principal. « Les nouveaux installés présentent des profils très diversifiés. Si 41 % des installations en Gaec sont orientées exclusivement en activité de bovins à viande, d’autres, en installations individuelles, favorisent davantage la pluriactivité avec un nombre de vaches allaitantes plus restreint. Certains misent aussi sur de petites structures à forte valeur ajoutée au contact direct des consommateurs », poursuit Christophe Perrot, de l’Idele. 

Pour appuyer le développement des installations en élevage allaitant, des efforts restent à déployer en ce qui concerne la professionnalisation des actifs et d’accès aux aides. D’après le rapport du Conseil économique, social et environnemental, sur 21 278 porteurs de projets en 2017, seulement 5 010 d’entre eux ont obtenu des aides à l’installation. « Les candidats abordent le métier d’éleveur à armes très inégales face aux importants capitaux à mettre en œuvre et aux revenus fragiles », déplore Christophe Perrot. 

Lucie Pouchard 
 Votre analyse du marché - Bovins de Boucherie

La demande se rétracte encore

En ce début de semaine, l’activité commerciale reste compliquée. Le commerce se rétracte à l’approche des vacances de la Toussaint. Les commandes au niveau des abattoirs tournent au ralenti. Sur les marchés, l’ambiance est très calme.