Le Programme alimentaire mondial (PAM) reçoit le prix Nobel de la paix 2020
L’agriculture a bien pour première fonction d’être nourricière en offrant des produits sains, pouvant se conserver, pour répondre aux besoins alimentaires des hommes et de leurs animaux d’élevage. L’agriculture est sans conteste l’activité humaine la plus ancienne, après la chasse, la cueillette et sans doute la guerre, où la faim est souvent une des armes les plus implacables, poussant à la plus extrême barbarie.
Huit cents millions de personnes ont faim
Malgré les progrès exceptionnels de la production agricole mondiale, qui a été capable de satisfaire la demande générée par la croissance démographique des deux derniers siècles, ceux qui ont faim sont toujours aussi nombreux en 2020 qu’en 1950. Huit cents millions de personnes ne peuvent pas couvrir leurs besoins énergétiques de base, et le pronostic vital est engagé pour près de cent trente millions d’entre elles.
Des membres de l’Académie aux côtés du PAM
La faim est une réalité insupportable, contre laquelle le Programme alimentaire mondial (PAM) se bat en mobilisant des moyens considérables pour nourrir quotidiennement près de cent millions de personnes, dont dix-sept millions d’enfants dans les cantines scolaires qu’il a implantées dans une petite centaine de pays. De nombreux membres de notre Académie se rappellent l’engagement et la force de conviction de notre confrère Michel Cépède pour rendre disponible pour tous une production agricole croissante mais inégalement accessible. Il présida le Comité français de la campagne mondiale contre la faim, puis le Comité des programmes de la FAO, un des partenaires constitutifs du PAM avec le Haut-Commissariat pour les réfugiés. Il contribua à mobiliser les entreprises et les services publics pour soutenir l’action du PAM.
L’alimentation, un enjeu de plus en plus essentiel
L’Académie se réjouit à plus d’un titre de l’attribution cette année du prix Nobel de la paix au PAM. Cette distinction n’est pas seulement la reconnaissance des actions humanitaires entreprises depuis la création du Fonds, lancé en novembre 1961. Elle démontre son importance à l’heure où le changement climatique accroît les menaces sur la paix et sur l’offre alimentaire tandis que la démographie reste en augmentation. Soulignons enfin l’importance de ce prix Nobel alors que se met en place un Sommet des Nations Unies pour les systèmes alimentaires qui se tiendra fin 2021, traduisant une mise à l’agenda de l’alimentation et des questions qui l’accompagnent dans ses différentes dimensions.
Des nouvelles technologies doivent permettre d’accroître l’offre alimentaire
L’attribution de ce prix Nobel de la paix rejoint celle du prix Nobel de chimie. Oui le Programme alimentaire mondial, pérennisé en 1963 alors qu’il avait été créé pour seulement trois ans, devenu premier acteur de la lutte contre la faim, doit poursuivre sa mission en mobilisant quotidiennement cinq mille camions, une centaine d’avions et une trentaine de navires. Mais oui, l’agriculture devra aussi domestiquer les technologies qui, grâce « aux ciseaux moléculaires » primés par le Nobel de chimie, ouvrent des perspectives révolutionnaires pour accroître l’offre alimentaire. Une troisième révolution agricole : « Une révolution vraiment verte ».
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