Testé chez Aurélien Loumagne, gaveur de canards gras, dans le Gers, le dispositif de microméthanisation d’Ovalie Innovation est paré pour sa duplication.
Aurélien Loumagne ne tarit pas d’éloges : le dispositif de microméthanisation installé sur sa fosse à lisier n’a que des avantages. « Premier point positif, je n’ai plus aucune odeur, ni autour de la cuve, ni lorsque j’épands le digestat, ce qui est apprécié de mes voisins, note le jeune éleveur. La méthanisationconsommant du lisier, je gagne environ 15 % en stockage et en travail d’épandage. »
> À lire aussi : Épandage de digestats, les agriculteurs ne digèrent pas la nouvelle norme (13/11/2020)
Surveillance à distance
« Le digestat, qui garde tous ses éléments minéraux, est plus homogène et se pompe facilement, poursuit Aurélien Loumagne. Enfin, je passe peu de temps à m’occuper de l’installation, qui est télésurveillée à distance. J’ajoute juste du booster (des issues de silo) une fois par semaine en période de vide sanitaire. Ça me prend une heure. »
Le dispositif est composé d’une bâche flottante posée sur la fosse à lisier et de deux « cubes » techniques. L’un permet de gérer les intrants et les éléments de process, l’autre de cogénérer de l’électricité et de la chaleur à partir du gaz produit. L’électricité part vers le réseau ERDF et la chaleur est utilisée pour chauffer la cuve et le bâtiment de gavage.
Un Smic par an pour l’éleveur
À l’origine du projet, Ovalie Innovation, filiale R & D des coopératives Vivadour et Maïsadour, a créé la société NAccess pour prendre en charge la maîtrise d’œuvre des projets des futurs candidats. NAccess portera les investissements pour les agriculteurs, qui n’auront rien à payer, et leur proposera un contrat de vingt ans pour l’exploitation de leur lisier. Elle assurera les démarches administratives et réglementaires, ainsi que la vente à ERDF.
La maîtrise d’ouvrage et la maintenance seront confiées à MCube, une filiale d’ADG (Atelier des Graves), PME toulousaine spécialisée dans la création d’outils industriels sur mesure. « Non seulement notre solution ne coûte rien à l’éleveur, mais cela lui rapporte entre un Smic et un Smic et demi par an pour l’achat de son lisier et sa surveillance », ajoute Thierry Véronèse, directeur scientifique d’Ovalie Innovation. Le lisier, autrefois charge non productive, devient un stockage rentable.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire