C’est le ministère de la Transition écologique qui l’a annoncé le 1er novembre 2020 dans un communiqué de presse. Il y précise « les modalités d’actions de régulation de la faune sauvage et de destruction des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts pendant la période de confinement ».

Le ministère précise également que « c’est uniquement à cette fin et sur demande de l’autorité administrative que des actions de chasse pourront avoir lieu dans les prochaines semaines ». Cette décision ne remet donc pas en cause les mesures prises concernant les déplacements dans le cadre du confinement mis en place le 30 octobre 2020 contre l’épidémie de Covid-19.

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Sous l’autorité des préfets

Ces actions de régulation seront organisées, sous le contrôle des préfets de département pour éviter les dégâts aux cultures et aux forêts. Une circulaire de Bérangère Abba, secrétaire d’État chargée de la Biodiversité auprès de la ministre de la Transition écologique, en précise les règles à l’échelon local.

Les préfets sont invités à réunir dans « les plus brefs délais » les commissions départementales de la chasse et de la faune sauvage (CDCFS) « pour échanger sur les enjeux de régulation du gibier chassable et des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts ou présentant des risques sanitaires pendant la période de confinement ».

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Fixer des objectifs de prélèvements

« Cette consultation permettra également de préciser les conditions sanitaires et gestes barrières à respecter lors de ces actions exceptionnelles de chasse, précise le ministère dans son communiqué. À la suite de ces consultations, les préfets saisiront les présidents de fédérations départementales de la chasse. »

Cela permettra de « fixer dans chaque département les objectifs de prélèvements devant être réalisés. Des autorisations de destruction d’espèces susceptibles de causer des dégâts pourront être délivrées en application de l’article R. 427-6 du code de l’environnement, en fonction de l’évaluation faite au niveau départemental. »

Discussions avec les chasseurs

Willy Schraen, le président de la Fédération nationale des chasseurs, a salué cette décision. « Va donc pouvoir s’ouvrir des possibilités de réguler certaines espèces, dans un respect strict des gestes barrières, écrit-il sur son compte Facebook. Je regrette que pour l’instant les chasseurs de gibier d’eau n’aient pas été reconnu dans leur pratique essentielle de sentinelles sanitaires. »

Le patron des chasseurs ne renonce pas à faire autoriser plus largement la chasse avec « la possibilité d’utiliser l’heure de détente à proximité de votre habitation, en pratiquant la chasse, poursuit-il. Bien que notre secrétaire d’État nous affirme que cela n’est pas autorisé, d’autres sources aussi importantes au sein de l’État nous valident la possibilité de prendre cette heure de détente cynégétique, dans le cadre légal de la chasse en vigueur. »

«J e vais donc me référer à cette deuxième approche, parce que l’activité nature qu’est la chasse ne peut être moindre que celle des autres, estime Willy Schraen. Je vous souhaite donc de prendre un bon bol d’air à proximité de votre maison, et de respecter scrupuleusement les gestes barrières et la distanciation sociale.»

Éric Roussel