Le premier apport d'azote sur prairie peut se faire dès les 200 °C cumulés depuis le 1er janvier. (©Terre-net Média)
Contrairement aux céréales à paille, il n'existe pas de stade physiologique « repère » permettant de positionner les apports d'azote sur prairies. Le démarrage de la croissance de l'herbe se raisonne en fonction d'une somme de températures en base 0 °C depuis le 1er janvier de l'année.
Un apport d’azote minéral ou de lisier, dès les 200 °C cumulés (en base 0 °C) depuis le 1er janvier, permet de maximiser la production d’une prairie de graminées au premier cycle.
En 2021, la date d’atteinte de ce seuil est proche de la médiane ou plus tardive selon les secteurs (retard d’une à deux semaines sur le Massif Central et le quart Nord-Est). Les 200 °C jours sont déjà atteints ou le seront d’ici la mi-février sur une très large moitié ouest du pays. Dans les régions plus tardives, ce sera entre la mi-février et fin mars. Il sera nécessaire d’ici-là de réactualiser les sommes de température afin de piloter plus finement le déclenchement du premier apport.
Un apport suffisamment tôt pour une bonne production fourragère
Des travaux conduits par Arvalis sur la fertilisation des prairies à base de graminées ont établi qu’un premier apport d’azote (sous forme minérale ou lisier) réalisé à 200 °C jours assure une production fourragère de qualité dès le premier cycle de la culture.
C’est le meilleur compromis pour éviter un apport trop tardif, synonyme de ralentissement de la croissance et de moindre production d’herbe au printemps. Il ne doit pas non plus être trop précoce au risque d'engendrer des pertes par volatilisation ou dénitrification.
Cette règle des 200 °C cumulés s’applique dans toutes les régions. Elle est valable pour une dose appliquée inférieure à 100 kg N/ha et quel que soit le mode d’exploitation (pâturage, ensilage, enrubannage, foin).
En prairies installées, les fournitures d’azote par le sol sont globalement faibles en sortie d’hiver. L’apport d’azote à 200 °C permet ainsi de faire coïncider une disponibilité suffisante de l’élément pour les plantes dont les besoins sont importants et croissants.
Attention aux conditions de portance
Avant tout apport, il convient bien évidemment de vérifier la réglementation locale en vigueur (Directive Nitrate), en particulier dans les zones précoces. Il importe également d’être vigilant quant à la portance des sols. Avant tout apport, et notamment de produits organiques résiduaires à l’aide d’équipements lourds, il convient d’observer une période de ressuyage suffisante.
En conditions ennoyées, l’azote n’étant pas le facteur limitant de la croissance des plantes, la priorité sera donnée au ressuyage.
Enfin, les prévisions météorologiques peuvent constituer une aide au positionnement des apports. En cas de fort gel annoncé, l’apport peut être décalé afin de coïncider davantage avec le redémarrage de la végétation. L’effet d’un décalage de l’apport à 300 °C sur le rendement et la qualité reste globalement faible. Un apport au-delà entraine en revanche des pertes de rendement et ce d’autant plus que l’exploitation sera précoce (pâturage, récolte avant épiaison).
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