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Avec une salle de traite qui arrivait en fin de vie et un troupeau en agrandissement, Kevin Levesque et Wilfried Vimont épaulés de leurs femmes Annabelle et Sonia ont opté pour un roto de traite 32 places. Un investissement élevé certes, mais du confort de travail au quotidien pour ces éleveurs motivés et organisés pour traire leurs 120 vaches laitières.
En décembre 2019, les associés du Gaec Vimont-Levesque en Seine-Maritime ont mis en route leur nouvelle installation de traite : un roto 32 places de la marque Boumatic. Un sacré changement après des années à traire dans l'ancienne salle de traite, rallongée à plusieurs reprises pour atteindre les 2x9.
250 ha de SAU
120 VL
5 UMO (2 associés, 2 conjointes collaboratrices et 1 salarié)
Référence laitière : 1,2 million de litres (Eurial)
8700 l/VL de moyenne
Taux : 43/34
55 taurillons/an
Un roto plutôt que deux robots
« En 2019, nous sommes passés de 80 à 120 vaches laitières. La salle de traite 2x9 devenait trop juste », se souvient Kevin Levesque. « Pour la remplacer, nous nous sommes d'abord intéressés à une installation classique en TPA (traite par arrière). Mais au vu de la configuration de nos bâtiments, les travaux auraient été trop conséquents. » C'est alors qu'ils ont visité des élevages équipés de roto. « Le prix nous rebutait, mais après avoir retourné les calculs dans tous les sens, c'est ce qui s'avérait le plus adapté. »
250 000 € d'investissement pour le roto, la barrière-poussante et le taxi-lait.
Quant à la robotique, « c'était impensable » ajoute son cousin et associé Wilfried Vimont. « Les robots de traite ne correspondaient pas à notre système et à notre organisation. On trait en binômes de la façon suivante :
- La traite du matin se fait en couple. On alterne chacun notre tour. Le couple qui était de permanence le week-end ne trait pas le lundi et mardi matin par exemple.
- Le soir, nos femmes (qui sont conjointes collaboratrices sur l'exploitation) traient ensemble. Cela nous évite de revenir à la ferme durant les grosses périodes dans les champs.
- Et on alterne un week-end sur deux par couple. »
Et les conjointes, Sonia et Annabelle complètent : « On est tous les quatre motivés pour traire et on est bien organisés. De plus, quand la traite est faite, on est tranquilles. Plus besoin de revenir sur la ferme pour une alarme si on était en robot. »
Côté investissements, le montant pour le roto s'élève à 250 000 € (dont 8 000 € pour le taxi-lait et 30 000 € pour la barrière-poussante), plus 100 000 € pour le bâtiment (abritant le roto et l'aire d'attente) et 60 000 € pour la maçonnerie. Le tout amorti sur 15 ans.
Au Gaec Vimont-Levesque, le travail est réparti par couple. De gauche à droite : Annabelle et Kevin Levesque, Wilfried et Sonia Vimont. (©Terre-net Média)
Une mise en route difficile...
Le roto a commencé à tourner en décembre 2019. Mais ça n'a pas été de tout repos... « On nous avait vendu 15 jours/3 semaines d'adaptation mais on a mis 2 bons mois, se souvient Kevin. Au départ, on se posait beaucoup de questions. On se demandait si ça allait fonctionner un jour. Le plus compliqué était de faire rentrer les vaches dans le petit couloir d'accès au roto. »
Accolée au roto se situe l'aire d'attente équipée d'une barrière poussante, ce qui fluidifie la traite. Les vaches franchissent ensuite un couloir de 2m pour entrer dans le roto. (©Terre-net Média)
Pour les trayeurs, il a aussi fallu s'adapter. « Au début, ça nous donnait un peu le tournis, surtout quand on restait au milieu à observer les vaches. Mais au final, quand on est dans l'action, ça va. » Et Annabelle et Sonia approuvent : « On voit la différence ! D'autant plus qu'on n'avait pas le décrochage automatique sur l'ancienne salle de traite. » Une marche a même été installée pour que ces dames soient à une hauteur confortable pour la traite. Seul Wilfried, le plus grand des quatre doit se baisser un peu pour brancher.
Elles soulèvent tout de même un hic : « Quand une vache n'a pas fini d'être traite à la fin du tour, nous sommes obligées d'arrêter le roto pour lui éviter de sortir et re-rentrer. Mais heureusement, ça reste assez rare. »
Le roto de traite Boumatic 32 place du Gaec Vimont-Levesque (Seine-Maritime) est en traite intérieure. (©Terre-net Média)
... Mais du confort au quotidien
L'objectif avec le roto était de gagner du temps et améliorer le confort de travail, et il semble atteint à l'unanimité. Le traite intérieure leur permet de bien identifier les vaches et de limiter le nombre de pas pour les trayeurs. Autre remarque qui peut paraitre anodine : l'espace de traite est bien plus lumineux qu'avant, ce que les éleveurs apprécient fortement.
En ce qui concerne le lait à écarter, remonter les brocs de lait pour les sortir du roto était impensable. Ils ont alors opté pour un double lactoduc. Le lait écarté est donc renvoyé vers la laiterie, directement dans le taxi-lait. « Seul le lait à antibios est mis en brocs qu'on renverse dans la fosse. Ça limite quand même les charges à porter », apprécie Annabelle. D'autant plus que les travaux du roto ont été concomitants avec les travaux de la nurserie qui se trouve désormais à une cinquantaine de mètres de la laiterie.
Le roto est équipé d'un double lactoduc. Facile d'utilisation, les éleveurs clipsent le tuyau sur la sortie pour écarter le lait à cellules pour les veaux. (©Terre-net Média)
La traite dure 1h à deux trayeurs. Avec le lavage, il faut compter 1h30, et 2h au total avec la buvée des veaux. Et la barrière poussante de l'aire d'attente aide bien aussi. « Avant on pouvait passer jusqu'à 30 minutes supplémentaires par traite à aller chercher les vaches. Sortir et re-rentrer dans la salle de traite, ça devenait vite épuisant. Maintenant, on ne quitte plus l'intérieur du roto jusqu'à la fin », explique Sonia.
Les quatre éleveurs n'ont plus peur d'agrandir le troupeau. Ils prévoient d'ailleurs prochainement de passer à 150 vaches.
Dans le même temps, les éleveurs ont bâti une nurserie toute neuve. Les veaux sont en niches individuelles à la naissance puis passent dans ces cases collectives. (©Terre-net Média)
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