Pour la deuxième année consécutive, la production de la branche agricole en valeurs, hors subventions sur les produits, chute de 2,1 % pour les productions végétales et animales. Une diminution qui pourrait s’accentuer avec le confinement de fin d’année et la fermeture des restaurants et cafés, indique l’Insee.

La crise sanitaire n’épargne pas l’agriculture

Les prix des produits végétaux ont été impactés par la crise sanitaire. Pour les fruits et légumes, les surcoûts liés aux difficultés rencontrées par la filière (main-d’œuvre saisonnière, fermeture des marchés, etc.) ont provoqué une légère augmentation des prix : +1,6 %. Au contraire, pour les pommes de terre et le vin souffrant de la fermeture de la restauration hors domicile, les prix ont chuté respectivement de 14 % et 4,4 %.

La production porcine, en forte hausse l’an dernier, paye aussi les conséquences de la crise. Le prix du porc chute de 4 %, les échanges avec l’Union européenne et la demande nationale pâtissent de la fermeture de la restauration hors domicile. La production laitière souffre de l’incertitude économique. Bien que la production croisse en volume de 1 %, les prix baissent de 1,6 %.

Une météo impactante sur les céréales

La production végétale recule de 4,6 %, principalement tirée par les céréales. Les conditions météorologiques ont particulièrement impacté les récoltes de 2020 : les volumes chutent de –18,7 % par rapport à l’an dernier. Seule la production de maïs croît en volume de 5,7 % du fait de l’augmentation des surfaces cultivées. Mais le déficit d’offres dans l’hémisphère Nord a joué sur la demande française permettant aux prix d’augmenter de 8,1 %.

Les conditions météorologiques ont également touché le secteur des fruits qui connaît une baisse de volumes de 9,3 % et les betteraves industrielles, –28,4 %.

La valeur ajoutée brute au coût des facteurs (1) de la branche agricole (2), comprenant les subventions d’exploitation et des impôts, chute de nouveau en 2020, de –5,4 %. La valeur ajoutée brute par actif, y compris subventions, diminuerait de 6,5 % par rapport à 2019. Ces chiffres décrivent les performances de l’agriculture en tant qu’activité économique. Ces données sont provisoires et permettent de dégager une tendance globale.

A. Gambarini

(1) La valeur ajoutée brute au coût des facteurs : production + subventions – impôts fonciers et autres impôts sur la production – consommations intermédiaires.

(2) La branche agricole comprend l’ensemble des exploitations agricoles, ETA, Cuma et lycées agricoles.

« L’agriculture a démontré sa résilience face aux crises sanitaire et climatiques » pour l’APCA

Dans un communiqué du 16 décembre 2020, l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture (APCA) rappelle que dans le contexte de crises sanitaire, climatiques et économiques, l’agriculture française a su faire preuve de résilience. Dans un tel environnement, les prix des productions agricoles a été le plus variable : +10,2 % pour le blé tendre contre –24 % pour les pommes de terre.