L’Association nationale des animaux sous tension (Anast) accentue la pression pour la reconnaissance des élevages qui souffrent des troubles liés aux antennes, éoliennes et transformateurs implantés dans leur environnement proche. Elle demande plus de transparence tant auprès des opérateurs que des instances publiques, notamment sur les activités du GPSE depuis 20 ans.
Le déploiement de la 5G augmente l’inquiétude des éleveurs regroupés au sein de l’Anast (Association nationale des animaux sous tension) car elle vient ajouter des interrogations à toutes les autres sources de rayonnements électromagnétiques, de tensions parasites ou de courants vagabonds.
130 dossiers sur toute la France
« L’un des principaux problèmes est que nous n’avons pas d’information malgré nos différentes demandes sur la nature des antennes comme ici à Noyen-sur-Sarthe », explique Jean-Claude Olivier, le secrétaire de l’association qui porte désormais 130 dossiers sur toute la France.
Des adhérents sarthois ont déployé, le mardi 22 décembre 2020, leurs banderoles en soutien aux éleveurs bio de Noyen-sur-Sarthe, Isabelle et Didier Brault, reconnus électrosensibles, et impactés tant sur leur santé que pour celle de leurs animaux par cette antenne toute proche de leurs bâtiments d’élevage.
Deux nouveaux dossiers en justice en 2021
Les dossiers avancent toutefois sous l’action de l’avocat de l’Anast, maître François Lafforgue, du cabinet TTLA, réputé pour ses dossiers des victimes de l’amiante, des pesticides, des essais nucléaires français ou de la pollution. « Deux nouveaux dossiers arrivent en justice, celui de Yann Joly le 1er mars à Paris et celui de Murielle et Didier Potiron à Nantes le 15 avril », indique Jean-Claude Olivier.
« Le mal de l’agriculture, c’est le silence »Serge Provost, président de l’Anast
Les demandes d’assignation ont été actées pour quatre autres dossiers. Pour Serge Provost, président de l’association : « Le mal de l’agriculture, c’est le silence. Nous savons que de nombreux éleveurs impactés ont signé des clauses de confidentialité. Pourtant, il faut avancer. Nous voulons savoir par exemple quels sont les matériaux utilisés pour les câbles enterrés qui devraient tous être blindés, la profondeur de leur enfouissement, les études géologiques préalables, etc. »
Certains départements progressent comme l’Orne : 11 dossiers sont déjà ouverts auprès de l’Anast et la chambre d’agriculture lui recommande de regrouper tous les cas identifiés pour les porter en commun.
Des débats publics « inexistants » en 2020
« Nous devons aussi dénoncer l’absence de débats publics lors de l’installation tant de nouvelles lignes enterrées — sans étude géologique et sans protection adéquate des cables, que de nouvelles technologies comme les relais destinés à augmenter la puissance de transmission de la fibre optique », indique de son côté François Dufour, conseiller régional de la Normandie, ex-membre du GPSE (Groupe permanent pour la sécurité électrique) et membre du bureau de l’Anast.
« Cette année, il n’y a eu que des pseudo-débats publics avec le Covid-19. D’où le cahier d’acteurs que nous avons rédigé pour la commission du débat public concernant le champ éolien de l’île de Groix et la ligne destinée à rapporter l’énergie jusque dans le centre de la Bretagne. Et nous demandons à savoir ce qu’à fait le GPSE depuis sa création il y a vingt ans » conclut le militant.
Des contacts pris en Belgique, en Suisse, en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis montrent que de bonnes pratiques sont déployées ailleurs pour la protection des éleveurs et des élevages.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire