Les engraisseurs italiens enregistrent des pertes économiques importantes à cause de l’épidémie de Covid et de ses conséquences sur la restauration notamment. Sans parler de la concurrence accrue de la viande bovine polonaise, irlandaise, espagnole ou française. Daniele Bonfante, directeur commercial de la coopérative Azove ‘ 1), en Vénétie (Italie), nous livre son analyse.
« Face à la pandémie de Covid-19, des pays tels que la Pologne, la France, l’Espagne et l’Irlande ont inévitablement cherché des débouchés à l’intérieur de l’Union européenne et en particulier vers l’Italie, compte tenu des prix intérieurs plus élevés », constate Daniele Bonfante, directeur commercial de la coopérative Azove, en Vénétie (Italie).
L’impact de la fermeture de la restauration collective
« Les fermetures partielles ou totales de la restauration collective [imposée place face au Covid, NDLR] et la concurrence des viandes étrangères ont concouru à une baisse du prix du jeune bovin charolais, catégorie la plus représentée dans les ateliers d’engraissement italiens », regrette-t-il.
Quelle conséquence pour les engraisseurs italiens ? « En six mois, ils ont perdu près de 200 €/tête pour des animaux abattus entre 720 et 730 kg vif, soit près d’un tiers des coûts de production », calcule Daniel Bonfante.
« Depuis septembre, le pic de production de jeunes bovins de type charolais tendait à se résorber, amorçant une phase de redressement du marché qui s’est vite stoppée après l’adoption soudaine des mesures de confinement. »
« L’épidémie vient bouleverser la traditionnelle récupération de fin d’année, poursuit Daniel Bonfante. De manière générale, le pic de l’offre de broutards à l’automne engendre des volumes conséquents à sortir des ateliers entre mai et juin, période où la consommation baisse. »
Une cotation qui « n’est pas le reflet de l’ensemble de la production »
« S’agissant des cotations des jeunes bovins nés en France et abattus en Italie, la référence de Modène, qui n’est plus un marché aux bestiaux physique depuis dix ans, n’est pas le reflet de l’ensemble de la production. »
« Elle est globalement orientée 15 centimes au-dessus des tarifs réellement pratiqués. La cotation de Padoue en Vénétie, qui concentre 40 % de la production nationale, est plus fidèle à la réalité », concut Daniele Bonfante.
(1) Azove est une coopérative d’engraissement de jeunes bovins, d’abattage et de transformation de viande qui regroupe 130 producteurs en Vénétie.
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