Aveyronnais du sud

ALBERT ALLIÈS DERNIER CURÉ DE BADASSOU ET FIGURE MARQUANTE DE NOTRE MONTAGNE

Albert Alliès est né, à Belmont, le 7 avril 1926. Il a fait ses études au Petit Séminaire de Belmont et au Grand Séminaire de Rodez. Après un service militaire effectué en Allemagne, en 1946, il est ordonné prêtre le 25 mars 1950 en la Collégiale de Belmont. Il est nommé vicaire à Viviez en avril 1950, puis vicaire à Naucelle. En octobre 1953, il est nommé curé de Badassou, poste considéré comme un des moins attractifs de l’Aveyron. L'évêque lui demande de créer une route permettant de se rendre à Murasson. Cela a pris six ans et a conduit l'abbé Alliès à entrer dans le champ de la politique. Après avoir été nommé, en juillet 1958, curé de Murasson, il en devient maire de 1965 à 1971.   En 1967, il change de braquet et devient conseiller général de Belmont, puis maire du chef-lieu du canton. En 1972, il est nommé desservant la paroisse de Saint-Vincent. Il a été maire et conseiller général jusqu’en 2001. En 1972, il devient également conseiller régional de Midi-Pyrénées jusqu’en 1998. Depuis les années 1967, son souci majeur est le désenclavement routier du Sud-Aveyron : création du SIVOM, puis du SICTOM, outils remarquables, qui sont de nos jours tranformés par la réorganisation des structures intercommunales (intercommunalités). Elles ont gardé leurs valeurs et leurs fondamentaux. À Belmont, les réalisations les plus remarquables d'Albert Alliès sont, certainement, celles qui durent et qui se développent : les structures médico-sociales et la maison de retraite (SHERPA). Il a pris beaucoup de plaisir, à la réalisation de la piste de karting, de la piscine, de la restauration de la Collégiale et de la création de lotissements d'habitations. C'est avec le district aéronautique de Toulouse et son ami Pierre Solié qu'ils imaginent et créent l'aérodrome. Il a beaucoup oeuvré pour le Service départemental d'incendie et de secours de l'Aveyron. Jean Delmas, ancien directeur des Archives départementales de l'Aveyron se souvient : "L'abbé Alliès était une forte personnalité,  un homme inventif. Il présidait la commission qui avait en charge les bâtiments départementaux et c'est avec sa sympathie que l'on avait fait le choix du bâtiment actuel des Archives de l'Aveyron." Ainsi, cet homme a été un grand bâtisseur. À la fois rebelle et fidèle, il ne laissait personne indifférent. Son influence s'étendait largement au-delà de sa terre d'élection. Pour terminer, laissons la parole à sa nièce, Monique Alliès, qui a pris sa succession à la mairie et au conseil général : "Pour moi, mon oncle Albert a été visionnaire sur l'avenir de sa commune, de son canton et même au niveau départemental. Il avait un esprit de synthèse, une énergie, une audace, une intuition et beaucoup de courage. La prospérité du village de Belmont lui doit énormément. Le Belmont vivant, actif et dynamique, les bases sont là, à moi, à nous de les développer, de les adapter, de les rendre encore plus attractives. C'était un homme de bon sens comme il peut encore en exister dans ce pays." Il est décédé le 15 novembre 2001, pour la saint Albert.

Aéroport de Belmont

LE GÉNÉRAL DE CASTELNAU

Le général Édouard de Castelnau est né en 1851 à Saint-Affrique dans une famille de la noblesse rouergate qui a compté un membre ayant accompagné Saint Louis à la croisade. Sa mère était une Barthe de Mondebourg, d’une famille de notaires de Murasson, ce qui a amené le futur général à faire très tôt des séjours dans ce village. Comme il s’est marié à une cousine de cette famille, il est venu ultérieurement plus souvent à Murasson, où il aimait aller chasser sur les fermes familiales. Sorti de SaintCyr, il fit une brillante carrière dans l'Armée, mais Murasson n'était jamais loin : haut gradé, il avait le droit de choisir deux soldats pour être son ordonnance et son chauffeur. C'étaient presque systématiquement des jeunes soldats de Murasson qui étaient appelés à ces postes bien placés ! Il appartint à la génération des principaux chefs militaires de la Grande Guerre, comme Foch (né en 1851), Joffre (né en 1852), Fayolle (né en 1852), Galliéni (né en 1849), Liautey (né en 1854), Franchet d’Esperet (né en 1856), Maunoury (né en 1847). Les commandements exercés par le général de Castelnau lui avaient fait espérer d’être, comme ces derniers, nommé maréchal de France. Mais comme c’est souvent le cas pour les personnalités au caractère affirmé, il avait ses admirateurs et ses détracteurs. En 1919, il se fait élire député de Saint-Affrique et prend, à la Chambre des députés, la présidence de la commission des armées. Mais en 1924, le vent politique avait tourné et il fut défait par un autre Saint-Affricain, le radical Émile Borel, qui était, à Paris, l’un des plus grands mathématiciens français. Le général prit alors la tête d’un mouvement patriotique national. En 1940, ce patriote intransigeant qui avait perdu trois fils à la Grande Guerre, refusa de se rallier au maréchal Pétain et soutint la Résistance. Il est mort à six mois de la Libération, a été enterré avec les honneurs militaires, en présence de Mgr Saliège. Âgé de 91 ans, en 1942, il est venu pour la dernière fois à Murasson, laissant un souvenir ému.