jeudi 5 mars 2020

AGRICULTEURS, NOUS VOUS AIMONS !

Le 04/03/2020, à 12:57, Guillaume Peltier a écrit
L'an dernier, Emmanuel Macron déclarait « Je suis un patriote de l’agriculture ». Le poète Pierre Reverdy nous enseignait pourtant, à juste titre qu’ « il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour ». Or celles du Président de la République sont pour le moins ambiguës : signature d’un traité de libre-échange déloyal avec le Canada, diminution prévisible du budget de la PAC, échec de la loi EGALIM, hausse des charges sociales pour les agriculteurs indépendants, augmentation de la fiscalité sur le gazole non-routier … Notre agriculture se meurt et les agriculteurs étouffent : selon la Mutualité sociale agricole, 30% d’entre eux gagnaient moins de 350 euros par mois en 2016.

Pourtant, les Français sont profondément attachés au monde agricole, et le grand succès populaire du Salon international de l'agriculture, où j’accompagnais encore Christian Jacob, nous le rappelle. L’immense majorité d’entre eux a au moins un agriculteur dans son arbre généalogique, et porte cet héritage avec fierté. Chacun connaît le rôle de l’agriculture pour façonner, entretenir, embellir nos paysages. Tout le monde s’accorde à dire que notre identité est celle de la nation de la gastronomie et non celle du « pays de la malbouffe ».

Ecrivons-le sans ambages : la France ne serait pas la France sans son agriculture. Agriculteurs, nous vous aimons !

Au-delà de ce lien charnel avec les Français, l’agriculture est également un secteur stratégique. Elle garantit notre souveraineté alimentaire, dans un monde instable et incertain, tout en étant un des fleurons de la balance commerciale de notre économie. Surtout, elle aura vocation à nourrir demain plus de 9 milliards d’êtres humains !

Laisser mourir le monde agricole serait un contre-sens historique, dont le prix à payer serait incalculable pour les générations futures. L’Histoire jugerait sévèrement ceux qui se montreraient complices d’un tel gâchis.
 
 
Parce que nous voulons sauver notre agriculture, nous devons changer de modèle. Dans mon livre « Milieu de cordée », je consacre de longs développements à « l’or vert de la France », et je propose des mesures concrètes pour donner un nouveau souffle au monde agricole :

📍Réformer la PAC et garantir son budget pour la fonder sur des prix rémunérateurs pour les agriculteurs ;
📍Mettre en place un « Grenelle des prix agricoles » pour obliger la grande distribution et les intermédiaires à mieux rémunérer les agriculteurs ;
📍Rétablir la préférence communautaire pour protéger les agriculteurs dans la mondialisation ;
📍Refuser les importations de produits agricoles qui ne respectent pas nos normes sociales et environnementales ;
📍S’opposer aux traités de libre-échange déloyaux pour notre agriculture et promouvoir le juge-échange ;
📍Créer un nouveau droit de préemption en faveur des communes, pour leur permettre de sanctuariser les terres agricoles ;
📍Encourager les assurances « aléas climatiques » en garantie d’épargne défiscalisée ;
📍Développer les interventions de la Banque Publique d’Investissement pour favoriser prioritairement les reprises et les successions d’exploitations agricoles pour les jeunes ;
📍Expérimenter le dispositif « zéro charge » pour tous les salariés agricoles ;
📍Porter l’ensemble des retraites agricoles à un minimum de 1.000 euros dès cette année.
 
 
Par ailleurs, j’ai fait de la promotion des circuits courts mon nouveau cheval de bataille à l’Assemblée nationale, en déposant une proposition de loi visant à exonérer de TVA les opérations de vente directe aux particuliers réalisées par les agriculteurs.

Ce mode de distribution présente en effet trois grands avantages : assurer un niveau de vie décent aux agriculteurs (en réduisant, voire en supprimant les intermédiaires) ; améliorer le pouvoir d’achat et le cadre de vie des consommateurs (avec des produits moins chers et de meilleure qualité) ; et enfin réduire l’empreinte écologique de l’agriculture (en limitant les transports jusqu’au consommateur, et en garantissant des normes environnementales élevées).

Le juste-échange plutôt que le libre-échange, les circuits courts plutôt que le mondialisme, des prix rémunérateurs plutôt que des subventions, une agriculture qualitative et durable ; telles sont les clés du sursaut pour que notre modèle agricole rayonne à nouveau dans le monde. Nous aimons les agriculteurs : donnons-leur les preuves qu’ils méritent !

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