jeudi 19 décembre 2019

Vache folle : l’origine possible identifiée par des chercheurs

Les chercheurs de de l’Inra et l’école vétérinaire de Toulouse alertent également sur un potentiel retour de la crise sanitaire. 

Des chercheurs de l’Inra et l’école vétérinaire de Toulouse pensent avoir déterminé l’origine de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), maladie plus communément appelée “vache folle“. Trois décennies après la crise sanitaire inédite connue par le Royaume-Uni, et après de nombreuses années de recherches, ils démontrent que la protéine causant la tremblante atypique du mouton, pouvait franchir la barrière d’espèce l’empêchant normalement de toucher les bovins.

Des souris transgéniques

Pour parvenir à cette conclusion, ils ont injecté à des rongeurs fabriquant le prion d’origine bovine une forme particulière de la tremblante du mouton. Les souris ont, dans l’immense majorité des cas (95%), développé l’ESB. À l’époque, les autorités avaient interdit les produits issus de carcasses et d’abats de bêtes contaminés par l’ESB, tout comme les farines animales dont les bovins pouvaient se nourrir. Ce qui fait dire aujourd’hui à Olivier Andreoletti, vétérinaire et pathologiste à la tête de l’étude parue dans la revue Nature : “Aujourd’hui la chaîne alimentaire est protégée par ces mesures et c’est grâce à cela qu’il n’y a plus de cas de contaminations et que nous avons réussi quasiment à éliminer l’encéphalopathie spongiforme bovine”.
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Un risque de retour de la crise

Mais il alerte sur une possible résurgence de la crise : “Les mesures mises en place coûtent cher et il y a aujourd’hui une pression des industriels. Certains évoquent la possibilité de lever l’interdiction de recycler les carcasses en farines animales. On n’est pas là pour donner des leçons mais pour produire des connaissances”. Car selon lui, dans le cas où la Commission européenne autorise à nouveau les farines animales, “si on recommence à avoir les mêmes pratiques, on aura les mêmes effets”.

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