Dans une étude publiée ce lundi 16 décembre, des chercheurs de l'Inra et de l'Ecole nationale vétérinaire de Toulouse assurent que la consommation par les bovins de farine à viande a été la cause de cette crise sanitaire survenue dans les années 90. Ils tirent la sonnette d'alarme : la commission européenne envisage désormais de recommercialiser des farines animales. Selon eux, il y a un risque que la maladie revienne.
C'est un constat sans appel. Dans le réputé Journal de l'Académie des sciences américaines ( le PNAS), des chercheurs de l'Inra et de l'école nationale vétérinaire de Toulouse ont publié ce lundi
une enquête sur les causes de la crise de la vache folle. Trente ans après le scandale, les scientifiques qui ont mené des tests sur les souris sont formels : c'est la farine de viande consommée par les bovins qui a déclenché la transmission de l'encéphalopathie spongiforme bovine. " Nous avons transmis l'agent de tremblante atypique prélevé sur des moutons à des souris transgéniques. Dans l'immense majorité des cas, la maladie se propageait", explique Olivier Andreoletti, chercheur à l'Unité interactions hôtes-agents pathogènes, à l'Inra de Toulouse et auteur de l'étude. Les recherches ont montré que les farines de viande, assemblées à partir d'os et de déchets des abattoirs, ont causé la maladie de la vache folle.
Des discussions au Parlement
Aujourd'hui, la tremblante atypique n'a pas cessé. " Six animaux sur 10 000 sont concernés et ce dans tous les pays du monde", rappelle Olivier Andreoletti. Le 15 novembre 2000, les farines animales sont interdites dans la majorité des pays et partout en Europe. Mais depuis 2013, la Commission européenne a donné son feu vert pour l'utilisation de nouvelles farines animales dans l'alimentation des poissons d'élevage. Et les élus européens pourraient désormais aller encore plus loin. Les chercheurs tirent la sonnette d'alarme : " La commission européenne envisage d'assouplir la réglementation de la consommation de farine animale concernant cette fois-ci l'alimentation des porcs et des volailles".
Si ces farines reviennent sur le marché, on s'expose de nouveau à des risques de contamination", alerte le chercheur toulousain. " Des discussions sont en cours au Parlement européen pour rouvrir les circuits ", s'inquiète le scientifique. Selon lui, si cette mesure est adoptée, le scandale sanitaire pourrait être " du même niveau" que celui qui a terrassé l'Europe entre 1990 et 2000. Les auteurs de l'étude plaident pour " un maintien des mesures les plus fondamentales comme l'interdiction des farines animales, et l'élimination et la destruction systématiques des tissus à risque le plus élevé…"
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