« Tous les pays européens sont confrontés à des menaces qui à terme pourraient conduire à l’arrêt de nombreuses productions de semences en Europe si des solutions ne sont pas trouvées », estime Luc Jacquet, président de l’ESGG, qui regroupe les multiplicateurs de semences européens. L’organisation, qui s’est réunie du 23 et 25 mai 2023 en Allemagne, pointe notamment du doigt « la réduction des usages des matières actives en l’absence d’alternatives crédibles », les intempéries amplifiées par le changement climatique ou plus globalement « un manque d’outil ».

La prévention avec des outils de gestion des risques, le travail sur la génétique ou « toute autre solution pouvant éloigner les risques » permettront de s’adapter au changement climatique. La mise en place de systèmes d’indemnisations des pertes de production de semences permettrait de limiter les risques financiers pour les agriculteurs, estime l’ESGG.

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Développer la recherche

« Le calendrier européen est très chargé avant l’été avec le projet de règlement sur la semence (PRM) qui doit remplacer les 12 directives actuelles et la proposition de réglementation sur l’usage des NGT » (nouvelles techniques génomiques), signale l’organisation. Elle appelle à ce sujet l’Europe à se montrer « ambitieuse » comme l’ont été les États-Unis et le Royaume-Uni, pour maintenir sa souveraineté semencière.

« La filière semencière en Europe a besoin de lever les freins réglementaires ainsi que d’un accompagnement financier pour développer la recherche et continuer d’explorer toutes les solutions possibles. En l’état actuel de la recherche, il est indispensable de […] cesser la suppression systématique des solutions chimiques […]. Le règlement sur l’usage durable des produits phytosanitaires (SUR) est extrêmement dangereux pour nos filières fragiles ! » conclut l’ESGG.