« Nous sommes touchés de plein fouet par la crise. A l’automne 2022, nous avons décidé collectivement de mettre des quotas de production, et de baisser nos volumes de 20 % », témoigne Jérôme Jacob, éleveur porcin à Quimper (Finistère) et président du groupement Bretagne Viande Bio (BVB) qui fédère 24 éleveurs porcins. Le plus dur, raconte-t-il, a été de refuser d’ouvrir le cercle à un agriculteur nouvellement converti au bio. « Il a fallu lui dire que nous devions choisir entre lui ou tout le groupe d’éleveurs. En le laissant sur le carreau, on se préservait », ajoute-t-il. M. Jacob explique aussi qu’une agricultrice affiliée à BVB a été contrainte d’abandonner la certification bio.
Cet exemple illustre la crise aiguë que traverse l’agriculture biologique. Une situation à mettre en lien avec la brutale décélération de la consommation des Français. Si les signaux de ralentissement étaient déjà perceptibles en 2021, ils se sont accentués en 2022. « Près de 600 millions d’euros se sont évaporés en un an, et le marché du bio est redescendu à 12,076 milliards d’euros », affirme Laure Verdeau, directrice de l’Agence bio, structure publique chargée de l’animation de l’écosystème du bio. « Résultat, la part du bio dans l’alimentation des Français est passée de 6,4 % à 6 % », regrette-t-elle.
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