la France Agricole
L’Anses explique dans un communiqué de presse sa décision, controversée, au sujet des études toxicologiques sur le glyphosate. Si elle rappelle que ce choix reste scientifiquement pertinent, elle annonce « réexaminer les possibilités d’apporter une réponse satisfaisante ».
Le Monde a épinglé l’Agence nationale de sécurité sanitaire dans un article publié le 16 juin 2020 et intitulé « Glyphosate : la déontologie de l’Anses mise en cause ». Cet article s’appuie sur le propos de personnes anonymes qualifiées de « lanceurs d’alerte » et une question au gouvernement de la députée Delphine Batho (Écologie Démocratie Solidarité). Il critique le fait que des scientifiques sollicités par l’Anses pour réfléchir à des études de toxicologie sur le glyphosate aient ensuite été retenus par l’Agence comme lauréats de l’appel à candidatures lancé pour réaliser ces études.
Au regard des questions soulevées, l’Anses indique dans un communiqué de presse diffusé le 19 juin 2020 « réexaminer les possibilités d’apporter une réponse scientifique satisfaisante malgré les fortes contraintes constatées, tout en préservant la possibilité de produire des données conformes au format spécifiquement demandé, et ce dans les délais impartis. »
Un consortium ad hoc
Dans un contexte de polémique sur le glyphosate, l’agence précise avoir fait le choix de procéder à un appel à candidatures international pour maximiser le nombre potentiel de réponses. Cet appel, réservé à des laboratoires publics académiques, « s’adressait prioritairement à des consortiums de laboratoires et imposait une déclaration des liens d’intérêt pour garantir l’indépendance des travaux à mener. »
Toutefois, et malgré ses efforts pour promouvoir largement cet appel à candidatures, l’Anses a reçu peu de réponses : seuls 2 consortiums, de respectivement 7 et 4 laboratoires, et 2 laboratoires isolés ne répondant qu’à certains points du cahier des charges ont candidaté. Un seul consortium (piloté par l’Institut Pasteur de Lille) a répondu à l’ensemble des spécifications. Et d’ailleurs, dans les deux figuraient des équipes liées à des scientifiques ayant participé aux groupes d’expertise collective impliqués dans la construction de l’avis de l’Anses sur les études à mener.
> À lire aussi : Le caractère cancérogène du glyphosate à nouveau étudié par le Circ(04/05/2020)
Choix scientifiquement pertinent
« L’objectif même d’ouvrir l’appel à candidatures largement aux plans national et international visait à prévenir, autant que possible, ce type de situation », précise pourtant l’Anse qui a opté fin avril 2020 pour un choix par défaut bien que « scientifiquement pertinent ».
Rappelons que ce dispositif d’études scientifiques vise à apporter des données complémentaires pour répondre à la question de la toxicité du glyphosate et en particulier de son potentiel caractère cancérogène pour l’Homme. Il fait suite à une saisine de l’Anses par les ministères en charge de la Santé, de l’Agriculture et de l’Environnement de mars 2018.
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