Vaccination gratuite contre la FCO-3 sur toute la France, validation des programmes FMSE sur la MHE et la FCO-8 jusqu’à fin décembre, mobilisation d’un fonds d’urgence, sollicitation de la réserve de crise européenne : telles sont les principales annonces de la ministre de l’Agriculture, qui réserve à Michel Barnier, présent au Sommet vendredi, le détail des éléments indemnitaires. Annie Genevard a abordé d'autres sujets comme la LOA, le Mercosur, la défiscalisation des stocks bovins et... Lactalis.
A l’issue d’une « belle et longue déambulation », et sans encombre, en dépit du désarroi des éleveurs, aux prises avec des épidémies de multiples variants de FCO et de la MHE, la nouvelle ministre de l’Agriculture, qui vivait à Cournon son premier bain de foule agricole depuis sa nomination, a précisé la feuille de route de son ministère. Ses annonces se sont en partie concentrées sur les problématique sanitaires. « Nous devons travailler ensemble à une stratégie renforcée de veille sanitaire et je vous propose d’attaquer ce chantier sans tarder », a dit en préambule Annie Genevard.
FCO-3 : vaccins gratuits pour tous
La ministre a annoncé l’extension à tout le territoire de la vaccination gratuite contre la FCO-3. « Nous disposons du stock de vaccins nécessaires », a-t-elle assuré. Nous devons à tout prix stopper l’extension des foyers et leur impact.
FCO-8 : pression sur les labos et sur l’Espagne
Face à la pénurie de vaccins dirigés contre la FCO-8, « qui a entrainé l’absence de commandes sur ce virus endémique », la ministre a indiqué que ses services « ont fait pression sur tous les labos susceptibles de relancer la production de vaccins » et qu’elle-même s’entretiendrai dès lundi avec son homologue espagnol pour évoquer la pénurie du vaccin FCO-8 fabriqué par un laboratoire espagnol.
MHE : le cordon sanitaire
En ce qui concerne la MHE, Annie Genevard amis en avant le cordon sanitaire établi par le ministère en début de semaine, et consistant à dresser barrière sanitaire s’étirant de la Manche aux Bouches-du-Rhône, en passant par l’Eure-et-Loir, l’Indre, le Puy-de-Dôme, et l’Ardèche, englobant plus de 2300 communes dans 20 départements, au sein desquelles les éleveurs de bovins pourront faire vacciner, gratuitement, leurs animaux. « Ce choix s’appuie sur les recommandations de l’Anses qui font apparaître cette solution comme la plus optimale compte tenu des disponibilités de vaccins sur le marché », a dit la ministre.
Indemnisations : FMSE, fonds d’urgence et réserve de crise
« Je veux que les éleveurs qui ont perdu des bêtes dans les foyers identifiés puissent être rapidement indemnisés pour pouvoir recapitaliser leur troupeau et relancer leurs élevages » a affirmé Annie Genevard. Pour la FCO-8 et la MHE, la ministre a annoncé que les programmes validation des programmes du Fonds de mutualisation du risque sanitaire et environnemental (FMSE) étaient désormais validés jusqu’à la fin de l’année, augurant un « démarrage rapide » du processus d’indemnisation, avec une prise en charge de 65% des dépenses par l’Etat.
Pour la FCO-3, l’Etat « prendra ses responsabilités » et mettra en place un fonds d’urgence destinés à couvrir les pertes directes. Son montant sera dévoilé vendredi par le Premier ministre.
Au plan européen, la France va demander à bénéficier de la réserve de crise et activer la reconnaissance de force majeure pour la campagne des aides Pac 2025 « pour que les éleveurs ne subissent pas la double peine de la perte d’animaux et de la réfaction du calcul des aides ».
Les autres sujets abordés par la ministre
Simplification normative, évolution du cadre législatif Egalim, relance du projet de Loi d’orientation agricole en vue de le mener « jusqu’au bout » figurent à l’agenda de la nouvelle ministre, qui a aussi dans son viseur les accords de libre-échange, dont le Mercosur. « L’agriculture, et singulièrement l’élevage, est un secteur à part dont les intérêts ne sont pas interchangeable ou troquables avec d’autres », a dit la ministre.
Annie Genevard a aussi abordé le sujet de l’indice de pousse de prairies, à la base de l’assurance climatique prairies, dont la fiabilité est questionnée par les éleveurs ». Elle a enfin affirmé qu’une promesse énoncée il y exactement un an à Cournon par l’ex-ministre de l’Economie Bruno le Maire, serait tenue, à savoir la défiscalisation des stocks bovins à hauteur de 150 millions d’euros.
Et à propos de Lactalis…
A propos de Lactalis, qui a annoncé son intention de réduire de 8,8% de collecte de lait en France d’ici à 2030, Annie Genevard a indiqué qu’elle recevrait, « dans les jours à venir » tous les industriels laitiers, « et en tout premier lieu le président de Lactalis, pour leur dire très clairement qu’un éleveur ne peut être laissé sur le bord du chemin par la conséquences des décisions industrielles privées ».
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