Eleveur pseudo-retraité à Saint-Yrieix-la-Perche (Haute-Vienne), Jean-Claude Reynaud attend beaucoup du tout récent test de sélection des chiens de protection mis au point par l’Institut de l’élevage. Tout en insistant sur la nécessité, pour les éleveurs, de se former au dressage.
« En
sélection de chien de conduite du troupeau, on est là où en était la sélection ovine dans les années 1960 ». Pas tout à fait la Préhistoire mais pas loin donc. Le réquisitoire de Jean-Claude Reynaud est sévère. Mais l’éleveur pseudo-retraité de Saint-Yrieix-la-Perche (Haute-Vienne) est optimiste. « L’Institut de l’élevage vient de mettre au point un test d’aptitude naturelle des chiens de troupeau. Face à une espèce à multipare et à intervalle de génération court, d’ici à 10 ans, ça devrait bien se connaître ».
L’éleveur fait référence au programme de recherche Canidea, piloté par l’Institut de l’élevage, qui a débouché sur la mise au point d’un test fiable, normé, accessible à toutes les races de chien de conduite, répétable en différents endroits et qui permet de distinguer la valeur d’usage du chien, indépendamment des habitudes et des interactions avec l’éleveur.
« Un bon chien bien dressé dans une exploitation de 400 brebis, c’est l’équivalent d’un quart de salarié. On fait pas joujou. C’est réellement un usage professionnel, indispensable également pour la pratique de l’éco-pâturage. En terme de bien-être animal, vous n’aurez jamais des animaux aussi proches de l’Homme avec un chien bien dressé, bien utilisé ».
Les chiens de protection aussi
C’est en tout cas ces derniers qui sont mobilisés par l’Institut de l’élevage pour ses sessions de formation. A Tech-Ovin, l’éleveur s’attache à porter la bonne parole auprès des éleveurs. Dans quelques jours, au Festival de l’agriculture et de l’élevage de Panazol (Haute-Vienne), il ciblera le grand public, pour expliquer le rôle des chiens de conduite mais aussi celui des chiens de protection.
Il en possède lui-même deux. « En Haute-Vienne, il n’y a pas de meutes de loups mais simplement des passages. Si vous voulez faire de la mise bas au pâturage, c’est indispensable. Mais le chien de protection, c’est compliqué. On ne peut pas parler de dressage. C’est la génétique et les conditions d’élevage les premiers mois qui font la différence. Le chien de conduite, quand il est avec les animaux, vous y êtes aussi, ce qui n’est pas le cas avec le chien de protection ».
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