Concilier une carrière de rugby dans le XV de France et traire ses vaches à Bournoncle-Saint-Pierre, en Haute-Loire. Jessy Trémoulière y parvient, animée par une double passion chevillée au cœur. Aussi à l’aise sur un terrain de rugby à l’autre bout du monde que sur ses terres natales, la jeune femme est bien décidée à continuer sur cette route à deux voies, tracée à force de travail, volonté, remises en question et organisation.

Le besoin de transmettre

« J’ai grandi sur l’exploitation familiale où on s’arrête non pas quand on est fatigué, mais quand on a fini le travail ! C’est la même chose sur un terrain de rugby ! J’étais en train de traire quand j’ai reçu le coup de fil m’annonçant ma première sélection en équipe de France en 2011 », sourit l’athlétique éleveuse, qui a commencé le rugby au lycée agricole de Brioude.

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Les Jeux olympiques à Rio de Janeiro en 2015, une grave blessure en 2016, rapidement surmontée, le Tournoi des six nations en 2016, la Coupe du monde en 2017… La meilleure marqueuse de points du Tournoi des six nations de 2018 reçoit le titre de meilleure joueuse mondiale de rugby dans la foulée.

Âgée de 31 ans, la dynamique n°15 ou n°10, postes-clés en stratégie de jeu, a raccroché les crampons de l’équipe de France, le 29 avril 2023, après un match contre l’Angleterre. Elle garde sa licence au Club ASM de Romagnat et envisage de devenir entraîneur.

Une ouverture d’esprit

« Ces douze ans à travers le monde m’ont tellement fait grandir que j’ai envie de transmettre à mon tour, précise-t-elle. Le sport et les rencontres d’autres cultures apportent une ouverture d’esprit que je conseille à tous les jeunes. » Son installation sur l’exploitation de 280 hectares est imminente, elle va remplacer son père en âge de partir à la retraite et s’associer avec son frère. Deux robots de traite sont en cours d’installation dans un nouveau bâtiment. Efficacité et motivation toujours au rendez-vous !