À l’issue de réunions avec les industriels et les représentants de la grande distribution les mercredi 30 et jeudi 31 août 2023, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a annoncé l’ouverture anticipée des négociations commerciales. Ces négociations concernent les conditions de vente d’une large partie des produits vendus en grandes surfaces. Alors qu’elles ont d’habitude lieu de décembre au 1er mars de l’année suivante, le ministre a déclaré après avoir reçu les représentants de la grande distribution ce 31 août 2023, que les négociations devront « être conclues au début de l’année 2024 ». Il révèle également qu’un texte de loi « gravera dans le marbre l’anticipation de cette négociation ».

Dans un communiqué diffusé ce jeudi 31 août, la FNSEA réagit à l’annonce du ministre de l’Économie. Elle demande « expressément » à Bruno Le Maire de veiller « à ce que cet accord n’impacte d’aucune manière le revenu des agriculteurs », craignant que les agriculteurs ne redeviennent « la variable d’ajustement dans les négociations commerciales ».

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Ne pas franchir la ligne rouge

Le syndicat majoritaire insiste fortement sur un point qui ne doit pas être remis en question : les prix payés aux agriculteurs. S’adressant au ministre, il souligne que « toute pression sur les prix payés aux agriculteurs est une ligne rouge qui ne saurait en aucun cas être franchie. Ne retombons pas dans la guerre des prix, dans la déflation des prix agricoles », ajoute-t-elle.

Pour la FNSEA, il en va de « la compétitivité de l’agriculture française et de la souveraineté alimentaire de notre pays », après une décennie de déflation continue sur les prix agricoles, ayant eu « des conséquences ravageuses sur la profession ». Et de préciser que l’accord a été conclu « sans que les représentants des producteurs agricoles soient conviés à la table des discussions », malgré le fait qu’ils soient parties prenantes des négociations commerciales.

Ce mardi 29 août, Bruno Le Maire, interrogé lors de la REF 2023 du Medef, avait réitéré son soutien aux agriculteurs, en promettant de se tenir à une « limite » : celle de ne pas « rogner les marges des agriculteurs ».