C’est désormais un rendez-vous attendu, le Crédit Agricole profite du Space pour présenter un bilan des derniers mois, mais aussi des perspectives pour les filières. Jean-Christophe Roubin, le directeur de marché de l’agriculture, a évoqué une augmentation de 13 % des prêts accordés en 2022 par rapport à 2021, et une tendance identique en 2023. Cela représente 9,3 milliards d’euros de prêts accordés en 2022.
« La plupart des filières en élevage ou céréales ont bénéficié [de cette progression], sauf en volaille et porc », tempère Jean-Christophe Roubin. L’année 2022 qualifiée d’« atypique » d’un point de vue de la conjoncture par la banque, devrait toutefois être suivie d’une année 2023 en léger recul, avec la concurrence à l’exportation en céréales et à l’importation en viandes.
Une hausse des taux record
Un contraste apparaît aussi entre « un secteur agricole qui se porte bien et un secteur agroalimentaire qui a connu plus de difficultés », relève Jean-Christophe Roubin. Les difficultés à répercuter le coût de la matière première et de l’énergie ont pesé. Michèle Guibert, secrétaire générale du Crédit Agricole en Bretagne voit aussi la décapitalisation du cheptel bovin comme un problème, tout comme l’augmentation des taux d’intérêt qui pourraient freiner l’investissement. « Plus 4 % en un an, on n’a jamais vu ça », observe-t-elle.
Une plateforme pour le marché du carbone
La transition des exploitations agricoles était l’autre grand sujet de la conférence. « Engagé dans la décarbonation de l’agriculture » via des diagnostics et conseils pour changer la pratique des exploitations, le Crédit Agricole ne va pas s’arrêter là. Dès la fin de cette année, la banque devrait devenir intermédiaire pour les agriculteurs sur le marché du carbone. « Ça se fera sous forme d’une plateforme où on accompagnera les agriculteurs pour comprendre le fonctionnement de ce marché, mais aussi pour qu’il puisse commercialiser des crédits », annonce Jean-Christophe Roubin.
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