mercredi 26 février 2020

[TÉMOIGNAGES] SEMIS DE PRINTEMPS Face au « flou artistique », 62 % des agris ne comptent pas appliquer les ZNT

•  • Terre-net Média 
C'est ce que révèle un sondage publié sur Terre-net et Web-agri entre le 4 et le 11 février 2020 (2 279 votants) : 61,8 % des agriculteurs indiquent qu'ils ne comptent pas mettre en place de zones de non-traitement à proximité des habitations pour les semis de printemps. Ils affichent leur désaccord face à cette mesure et dénoncent un manque de précisions quant à son application.


Comme plus de la moitié des agriculteurs, David Vallée, installé à Sonchamp, près de Rambouillet dans les Yvelines, ne compte pas appliquer les zones de non-traitement ce printemps : « vu le flou artistique, je vais faire comme d’habitude pour mes semis de betteraves. J’utilise des buses anti-dérive et je n’ai jamais eu de problèmes avec mes voisins, on en discute ensemble ». Avec deux parcelles concernées par les ZNT, il précise : « bien sûr, je suis conscient que cela peut être plus compliqué dans certains secteurs, plus urbanisés notamment ».

 N.B. : Sondage en ligne sur Terre-net et Web-agri entre le 4 et le 11 février 2020. Les résultats sont indicatifs (l’échantillon n’a pas été redressé).

Des zones supplémentaires à entretenir...

La plupart des agriculteurs s'inquiètent surtout des problèmes d'adventices et/ou de prolifération des maladies avec ces zones non-traitées. « Si ces dernières se salissent, cela salit aussi les parcelles », ajoute Nadège Petit, agricultrice dans l'Eure. Installée depuis deux ans avec son mari, elle a déjà mis en place des bandes enherbées de 3 m le long des clôtures l'année dernière, avant tout pour des raisons de praticité avec les engins agricoles. « Les zones de non-traitement, je ne suis pas totalement contre, car il faut aussi aller dans le sens des riverains, témoigne l'agricultrice de l'Eure. Mais je ne suis pas complètement pour non plus, cela représente des surfaces supplémentaires à entretenir ».
« Et si on les laisse en bandes enherbées, cela va devenir de véritables dépotoires », ajoute David Vallée. Ces ZNT « sont-elles vraiment la bonne solution ? Pourquoi ne pas aider plutôt les agriculteurs financièrement pour implanter des haies entre les parcelles et les zones d'habitations par exemple ? », suggère Nadège Petit. D'un point de vue financier, c'est « une partie de la récolte amputée avec ces ZNT », alors que « le prix de la terre (en location ou en propriété), lui, reste le même pour l'ensemble de la parcelle », précise Sébastien Delva, polyculteur-éleveur laitier dans le Nord, contre cette mesure.

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