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| par DS | Terre-net Média
Emmanuel Vernhet et Vincent Grès du Gaec des Tinarole dans l'Aveyron témoignent de leur conversion à l'agriculture biologique commencée en 2016. Moins de céréales, moins de maïs, plus de prairies : pour eux, le plus gros changement concerne l'assolement mais ils n'en tirent que du positif.
Emmanuel Vernhet et Vincent Grès font partie des quatre associés sur le Gaec des Tinarole à Anglars-Saint-Félix (12). Ils produisent un peu plus de 400 000 litres de lait. En 2015, la crise du lait leur a provoqué un déclic : « Avec une surproduction et des prix toujours tirés vers le bas, on se disait qu'il fallait changer de système sinon on fonçait dans un mur. »
C'est en visitant la ferme d'un voisin, ressemblant à la leur, qu'ils se sont intéressés à l'agriculture bio : « On se disait : si ça marche chez eux, pourquoi pas chez nous ? » Ils se sont alors inscrits à une formation, ont fait une étude économique et ont franchi le cap.
La crise du lait a poussé bien des éleveurs à revoir leurs systèmes. Retrouvez d'autres témoignages :
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> Fabrice Charles (22) : « On est passé de l'intensif au 100 % herbe, vêlages groupés et monotraite »
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LE PASSAGE À LA BIO BOUSCULE L'ASSOLEMENT DE L'EXPLOITATION
Depuis leur conversion en 2016, peu de choses ont changé dans le troupeau. Il y a toujours 70 vaches à traire avec une production de 6 000 litres (1 500 litres de moins qu'en conventionnel). C'est plutôt du côté des cultures que les changements ont été importants : « Sur 115 ha, on avait une part de céréales importante à l'époque (environ 35 ha) et 25 ha de maïs. Aujourd'hui, les prairies représentent 70 % de la surface et le reste c'est à peu près 15 % de céréales et 10 % de prairies. On ne fait plus que 13 ha de maïs alors qu'on en a fait jusqu'à plus de 30 ha. »
Pour les éleveurs, la conversion commence surtout dans les champs : « Avant on faisait beaucoup de maïs sur maïs sur des surfaces irrigables et on commençait à avoir quelques soucis de salissement, alors on a implanté des prairies multi-espèces. Cela a été le plus gros travail des premières années. »
« On a réappris à pâturer », expliquent-ils. Alors que les vaches ne sortaient quasiment plus (1 mois par an), la ration maïs/soja est devenue 3/4 d'herbe et 1/4 de maïs. « On n'aurait jamais pensé que sans phytos, on puisse produire des cultures comme ça. Il y a certes moins de quantité mais on n'est pas si loin des autres. Il faut surtout jouer avec la rotation. »
Satisfaits, les éleveurs ne feraient pas machine arrière. La situation financière de la ferme leur convient et ils se sentent mieux perçus par leur entourage : « Des gens viennent nous acheter du lait alors qu'ils ne venaient pas avant. On accueille même des classes. »
Ils continuent aussi à se former régulièrement. Après s'être initiés à l'homéopathie, ils s'ouvrent à d'autres pratiques. « Nous sommes dans un groupe où il y a beaucoup d'échanges et comparé à avant, on n'a pas peur de dire ce qui ne fonctionne pas. On se sent soutenus. On voit les choses différemment et on est ouverts à tout maintenant ! »
Ce témoignage fait partie de la série Portraits d’éleveurs en conversion à l’AB. Retrouvez toutes les vidéos d'éleveurs convertis sur le site de PSDR Occitanie via le lien ci-dessus.
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