lundi 4 décembre 2023

PORTRAIT : François Miquel à Curières, «Faire le mieux possible»

LA VOLONTE PAYSANNE

François Miquel ne se voyait pas autrement qu’éleveur Aubrac ! Issu d’une fratrie de 6 garçons, dont tous gravitent autour du milieu agricole, il a saisi l’opportunité de reprendre la petite ferme de son oncle, sur les hauteurs de Curières, à Longueroque.


Ses parents sont éleveurs Aubrac aux portes de Laguiole mais la ferme familiale d’une cinquantaine de vaches n’était pas assez grande pour qu’il puisse s’installer. Alors François a trouvé une autre occasion de devenir éleveur en reprenant la ferme de son oncle. «J’aime ce métier et je ne me voyais pas faire autre chose !», confie le jeune éleveur. Après son bac puis son BTS PA à La Roque, François a travaillé chez un marchand de bestiaux avec déjà en tête la proposition de son oncle, Jean-Louis de reprendre son élevage de 40 mères Aubrac à Curières. «La structure est petite mais je me suis dit que c’était une occasion de concrétiser mon projet d’installation», explique François qui a continué de travailler 2 jours par semaine chez son employeur au début de son installation, effective en janvier 2017. Depuis un an, François s’occupe à temps complet de son élevage, dans la continuité du système légué par son oncle. «L’élevage inscrit au Herd-Book, est en race pure, sur un système broutards, comme chez mes parents, ce qui nous permet de travailler ensemble sur certains gros travaux ou pour déplacer les animaux...», poursuit le jeune éleveur. Et son oncle reste présent au besoin pour des coups de main ponctuels. François avait à cœur de ne pas «laisser partir» la ferme de son oncle «même si ce n’est pas toujours facile» : «Je m’applique le plus possible, à bien soigner les bêtes, à poursuivre le travail de sélection engagé sur le troupeau. Je travaille beaucoup avec l’Union Aubrac, le GIE Aubrac pour la commercialisation, comme mon oncle avant moi. C’est un réel appui», assure l’éleveur qui mise sur la facilité de vêlage, les qualités maternelles, de bons aplombs... «des bêtes qui se débrouillent toutes seules à l’herbe !», résume-t-il. «Des qualités que recherchent aussi les acheteurs de génisses de repro», sourit-il. Les bêtes de François sont encore à l’attache : «j’aime les animaux francs, dociles qui sont habitués au contact de l’homme. En ce sens, notre race Aubrac a bien évolué et ce style de bêtes est recherché».  


François s’est laissé convaincre par son voisin, Sébastien, lui aussi jeune éleveur Aubrac, à participer au concours à Laguiole : «Mon oncle n’y participait pas trop mais les encouragements de mes voisins m’ont décidé à participer l’année dernière à mon premier cantonal ! Nous avons trié les animaux ensemble avec Sébastien et puis nous les avons montés ensemble en bétaillère et ses conseils ont été bons puisque mes 2 génisses ont fini premières de leur section !». Très heureux donc de cette première expérience, François a aussi apprécié la bonne ambiance autour de l’équipe du syndicat cantonal Aubrac de Laguiole : «On voit d’autres animaux, on peut aussi repérer quelques taureaux, des familles... pour les choix futurs de reproducteurs, et puis nous avons passé ensemble une belle journée et une bonne soirée ! On voit qu’il y a une bonne équipe de jeunes, du coup je participe avec plaisir. Je me suis senti bien accueilli et bien accompagné aussi !», s’amuse François, qui a pu compter sur le soutien de son frère, lui aussi éleveur sur une autre ferme à Laguiole.


Ce collectif est un bon soutien pour le jeune éleveur, à l’image de la CUMA de Curières : «sans elle, ce serait compliqué sur ma petite ferme, j’ai tout mon matériel en CUMA et puis ça me permet de bénéficier d’un matériel performant et qui, s’il tombe en panne, est géré de façon collective !». Cette entraide est un élément qui compte pour consolider l’installation de François sur cette petite structure. «Il faut s’attacher à faire les choses le mieux possible», conclut-il.
 
Eva DZ


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