Dans cette zone intermédiaire de la Vienne, sous l’impulsion du développeur GLHD, un groupe d’agriculteurs a fait de la concertation avec les riverains le ciment du projet agrivoltaïque collectif Agri Valdi Vert, où chacune des 12 exploitations va limiter à 11% sa part de SAU concernée par l’agrivoltaïsme, dont le fruit sera réinvesti dans la diversification et les transitions.
Au plan agricole, Valdivienne fait partie de ces milliers de communes de France et de Navarre, situées à l’est d’une diagonale reliant Tarbes (Hautes-Pyrénées) à Charleville-Mézières (Ardennes) et classées en Zone défavorisée simple (ZDS). Pas suffisamment fertile pour compenser le coup de rabot des aides de chaque réforme de la Pac mais pas suffisamment déshéritée pour bénéficier des mécanismes compensatoires de cette même Pac, tels que l’ICHN.
La ruée vers l’agrivoltaïsme allait-elle générer de nouvelles inégalités à l’intérieur de cette France agricole intermédiaire, entre le lever et le coucher du soleil, entre bénéficiaires et exclus de la rente solaire ? A Valdevienne, un groupe d’agriculteurs a répondu par la négative. « Le projet Agri Valdi Vert fédère 12 exploitations et chacune sera concernée en moyenne à hauteur de 10% de surface agrivoltaïque, déclare Simon Bourdin, président de l’association Agri Valdi Vert, porteuse du projet.
Un continuum de concertation et un paysage agrivoltaïque co-construit
Mais là ne s’arrête pas l’intelligence collective. Tant qu’à s’éviter une guéguerre entre agriculteurs et des rancunes sur les 12 générations suivantes, pourquoi ne pas s’éviter pendant 12 ans le feuilleton opposition-confrontation-obstruction avec le voisinage, au profit d’un truc qui finit aussi en « tion » mais qui commence par « concert » ?
C’est là qu’intervient le développeur GLDH qui commence d’abord par apporter son expertise dans l’identification des parcelles potentielles, précédant une phase de présélection au regard des notamment des contraintes techniques rédhibitoires, du statut de la propriété et ou encore de la cohérence foncière. Avant de lancer dans ce que le développeur dénomme « un continuum de concertation » aboutissant à la co-construction d’un paysage agrivoltaïque, le tout bien en amont du lancement de la concertation réglementaire, autrement dit de l’enquête publique.
« On a donné le crayon aux riverains avec qui on partage le paysage, souligne Simon Bourdin. L’objectif de tout ce travail, c’est évidemment d’éviter les recours contentieux même si la démarche ne constitue pas à cet égard une garantie absolue ».
GLHD et les agriculteurs seront fixés dans les mois à venir avec la demande de permis de construire, trois ans après avoir pris le crayon en main. Les agriculteurs ont fait leur calcul : si le projet se concrétise, au plan financier, chacun devrait retrouver le manque à gagner généré par les réformes successives de la Pac. C’est peu et beaucoup à la fois. « Le projet agrivoltaïque va surtout nous permettre de financer la diversification de nos productions et les transitions agroécologiques, explique Simon Bourdin. Ce qui se joue avec là, c’est la résilience de nos exploitations, leur pérennité et des perspectives de transmission et d’installation ».
Le projet Agri Valdi Vert vise aussi à réintroduire de l’élevage ovin, au nom de cette reconnexion agroécologique entre végétal et animal. Et au nom de l’histoire même de ce territoire « intermédiaire ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire