En 2050, l’agriculture devra contribuer à nourrir 50% de personnes de plus qu’actuellement …sans détruire la planète. Notre université d’Australie occidentale est à la quatorzième place dans le monde pour les sciences agronomiques et leader mondial pour l’agriculture des pays secs et des systèmes de production alimentaires.
« Le monde est modifié par nos exemples, et non par nos opinions » (Paulo Coelho, romancier brésilien). Partageant cette conviction, nous avons voulu nous engager en achetant une ferme de 1 600 hectares (surface inférieure à la moyenne des exploitations australiennes), avec 450 hectares consacrés aux cultures (colza, avoine, lupin, blé, orge) et l’élevage de 3 000 brebis Mérinos pour la laine et la viande. Il s’agissait pour nous d’imaginer les meilleures pratiques pour 2050 et de commencer tout de suite à transformer la ferme.
L’un de nos premiers objectifs a été de développer des cultures écologiques. A l’avenir, le climat sera encore plus sec et plus chaud et ainsi, chaque goutte d’eau doit compter. Le non labour nous permet de préserver au sol sa structure, mais aussi l’eau et le carbone qu’il contient.
Les techniques de précision et la robotique seront développées pour les cultures et l’élevage. Des matériels plus légers permettent d’éviter le compactage du sol et de réduire les coûts, les contraintes de temps et de main d’œuvre. En effet, il est impératif que la ferme soit rentable et génère les revenus nécessaires pour couvrir à la fois les salaires et tous les coûts de développement et d’entretien.
Un second objectif est une gestion des élevages « propre, verte et éthique ». « Propre » avec moins de dépendances aux hormones et aux médicaments, « Verte » pour l’environnement, en particulier, par la réduction des émissions de méthane, et « éthique » avec le bien-être des animaux. Notre système d’élevage s’appuie sur l’utilisation des arbustes « natifs » d’Australie. Nous avons replanté 14 000 plantes de 12 espèces différentes. Ce sont des plantes vivaces, qui produisent une bonne biomasse, réduisent les émissions de méthane, résistent à la sécheresse et abaissent le niveau de la nappe phréatique, ce qui permet de limiter la salinité.
L’un des objectifs est également de restaurer l’écosystème qui a été dégradé par des systèmes de production importés et très mal adaptés à nos conditions pédoclimatiques.
Notre ferme du Futur fait partie d’un réseau mondial avec actuellement une douzaine de fermes réparties sur tous les continents (Inde, Uruguay, Angleterre, Nouvelle Zélande…). Dans ce réseau des fermes du Futur, nous partageons les mêmes questionnements sur l’élevage durable, la biodiversité, l’adaptation aux climats, l’implication des autres agriculteurs. Et naturellement, il n’y a pas une seule réponse. Les pistes sont nombreuses, elles doivent être adaptées aux conditions locales, de sol, de climat… et aux marchés.
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