dimanche 31 août 2014

Des aubracs nées sans cornes pour le marché international

Une vache aubrac, ses cornes et son veau. Seuls les animaux destinés à l’export pourraient être privés de leurs attributs.
Une vache aubrac, ses cornes et son veau. Seuls les animaux destinés à l’export pourraient être privés de leurs attributs. (Centre Presse)
(Journal Centre Presse du 30 août 2014). Deux ans de réflexion et de débats passionnels ont eu lieu au sein du conseil d’administration de l’Unité pour la promotion, la sélection et la diffusion de la race aubrac (Upra) à Rodez pour s’engager ou non dans le processus de la race aubrac sans cornes.
 "Ça a choqué au début mais l’objectif est de répondre aux 20-25% d’éleveurs qui écornent leurs animaux par sécurité alors que la réglementation va l’interdire et de répondre au marché international, en particulier l’Amérique latine où la culture est d’avoir des animaux sans cornes car aujourd’hui c’est une nécessité d’avoir un œil économique pour conforter la structure et faire face au désengagement de l’État", explique Henry Peyrac, président de l’Upra.
Pour se lancer dans cette démarche, la structure aveyronnaise a pu s’appuyer sur le travail mené pendant 25 ans par la famille Baumer basée près d’Hambourg (Allemagne). "Nous avons eu la chance d’avoir cet éleveur qui a effectué un travail exceptionnel sur ce sujet. On sait aujourd’hui ce qu’il en est, la pureté du sang est de 99,60% d’aubrac donc il n’y a pas de dénaturation de la race".
Classe "épreuve"
Reste que les cornes font partie du standard de la race. D’où certaines tensions. Pour cela, un second registre racial a été mis sur pied. Outre la classe historique, la classe "épreuve" a été créée pour recenser les futures aubracs sans cornes. "Ce compromis vient des éleveurs eux-mêmes. Les animaux en classe épreuve ne pourront jamais accéder à la classe historique, tout le monde est rassuré". Inscrit dans le herd-book de la race aubrac, reste à passer à la pratique. Pour cela, l’Upra fait effectuer actuellement, par l’entreprise de sélection Midatest basée dans le Tarn, des prélèvements embryonnaires sur quatre génisses en provenance de l’éleveur allemand en question, et quatre autres génisses doivent suivre."Nous pourrons proposer des taureaux homozygotes donc transmettant systématiquement des aubracs sans cornes à l’horizon 2020".
Les cornes resteront sur le cheptel aveyronnais
N’espérez donc pas voir des aubracs sans cornes au sommet de l’élevage du 1er au 3 octobre prochain à Cournon (63). "Mais on a aussi des génisses sans cornes génétiquement", précise Henry Peyrac, rassurant une dernière fois sur ce bouleversement dans les habitudes et les mentalités mais ne remettant pas en cause la qualité de la race en pleine expansion. Et de conclure: "Ces animaux répondent aux débouchés à l’international, pas pour le plateau de l’Aubrac". Ouf, les cornes ne sont pas encore tombées sur leurs têtes en Aveyron.
 

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