mercredi 25 septembre 2024

L’Europe franchit une étape dans le déclassement du statut du loup

 


Le Comité des représentants permanents de l’UE s’est prononcé en faveur du déclassement d'un cran du statut du loup, qui passerait de « strictement protégé » à « protégé », ouvrant la voie à des mesures de gestion. Mais d’autres étapes restent à franchir.

« Nous sommes heureux de voir les institutions européennes à l'écoute des besoins des agriculteurs et des habitants des zones rurales malgré les nombreuses pressions de ceux qui n'ont souvent pas à faire face aux conséquences des attaques. Cette décision apportera une plus grande tranquillité d’esprit aux éleveurs européens, car la prédation reste un fardeau mental constant qui contribue à la fragilité du pastoralisme dans de nombreuses régions ». C’est ainsi qu’a réagi sur le réseau X le Copa-Cogeca à l’annonce du vote du Comité des représentants permanents de l’UE (Coreper) ce 25 septembre, et qui, à la majorité d’Etats membres s’est prononcé en faveur de la révision du statut du loup à la majorité d’Etats membres.

La présidente de la Commission à la manœuvre

Réélue le 18 juillet dernier pour un mandat de 5 ans à la tête de la Commission européenne, Ursula von der Leyen avait impulsé ce changement de pied de l’UE à l’automne dernier, jugeant que « la concentration de meutes de loups dans certaines régions d'Europe » était devenue « un véritable danger pour le bétail et, potentiellement, pour l'homme ».

Les données actualisées et cumulées au sein des Etats membres faisaient état d’une population de plus 20.000 loups, en augmentation, et s'étendant sur des zones de plus en plus grandes, avec la présence de meutes reproductrices dans 23 États membres.

A la suite de cette actualisation des données, la présidente de la Commission européenne avait alors formulé la proposition de changer le statut du loup.

De l’obligation de protection à la possibilité de gestion

Le loup figure à l’Annexe IV de la Directive Habitats, laquelle met en œuvre les exigences de la convention de Berne. L’inscription du loup à l’Annexe IV lui confère le statut d’espèce « strictement protégée », basé sur le fondement des données scientifiques disponibles au moment de la négociation de la convention, c'est à dire en 1979. Ce statut, s’il ménage des dérogations, interdit de fait toute velléité de régulation de l’espèce. Mais ces dernières décennies, le loup a largement prospéré, notamment en Italie, en Espagne et en France où, selon le dernier comptage de l’Office français de la biodiversité (OFB) communiqué en mai dernier, la population hexagonale s’élevait à 1003 individus contre 921 un an plus tôt.

Le prochain Conseil de l’UE devrait logiquement entériner le vote du Comité des représentants permanents de l’UE. L’étape suivante consistera à notifier la décision au secrétariat de la Convention de Berne avant que son Comité permanent ne se prononce. Si ce dernier s’y montre favorable, l’UE pourrait alors décider d’une éventuelle modification ciblée de la directive européenne sur les habitats.

Aucun commentaire: