Aujourd'hui, la concurrence internationale est de plus en plus forte entres des acteurs de plus en plus gros, tous secteurs confondus.
Une bataille économique mondiale se déroule déjà à deux endroits clefs : l’Asie et l’Afrique.
Cette dernière va passer de 1 à 2 milliards d’habitants d’ici 2050. C’est dans ces zones en forte croissance que tout va se jouer dans les prochaines décennies ! C’est là que la population croit, s’étend et demande un régime carné. Dans ces deux parties du monde, les habitants, jeunes, ont soif de déploiement économique et faim de protéines (lait, poulet, bœuf, et porc en Chine). Voyageant très souvent dans ces pays, j’écoute les chefs d’entreprise locaux, et je me demande à chacun de mes périples : « Mais où sont donc les entreprises françaises, fortes de leurs savoir-faire technologiques et techniques agricoles et agro-alimentaires ? Où regardent les chefs d’entreprises agricoles et alimentaires français ? »
Pour eux, tout le défi consiste à passer du local à l’international… mais comment ? Car alors que la demande est très forte, que leur image en matière de qualité et de sécurité alimentaire est excellente, les Français ne sont pas suffisamment présents sur le terrain sur ces grands marchés.
Nos entreprises, nos compétences reconnues (qui classent d’ailleurs au top niveau bon nombre de nos productions agricoles et agro-alimentaires : la fameuse « marque France ») ne suffisent hélas pas à nous convaincre d’investir et de miser dans ces pays à fort potentiel. En Asie, évidemment, mais aussi en Afrique (dans des pays stables comme le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Kenya etc.) : les populations, les cadres dirigeants, les agriculteurs réclament un partage de nos savoir-faire, de nos techniques de production et d’élevage. Et pendant que, faute de réelle ambition commerciale nous laissons la place libre, des pays comme le Brésil, l’Argentine, l’Inde, l’Australie, la Chine, la Turquie, l’Allemagne ou encore la Hollande investissent sur ces marchés, forment des managers locaux, innovent et engrangent d’énormes bénéfices !
Aux entreprises françaises des secteurs agricole et agro-alimentaire de se réveiller et de ne plus perdre le temps nécessaire pour connaître et approcher ces marchés mondiaux qui s’offrent à elles. Oui, nous savons fournir du qualitatif en quantité et à un prix raisonnable comme le prouvent nos fameuses « marques de distributeurs » dans les rayons de nos supermarchés, à l’image du low cost dans le secteur aérien. La qualité sans le superflu, voilà ce dont ces pays ont besoin! Alors pourquoi autant de frilosité, pourquoi une telle aversion au risque, quand les populations de ces pays et leurs gouvernants eux-mêmes réclament la présence de nos entreprises pour produire et vendre chez eux ?
Un basculement de pensée doit s’opérer, pour ne plus briller par notre absence dans ces zones géographiques stratégiques qui ont faim d’appendre, et faim tout court.
Frédéric BELOT, adhérent saf agr’iDées, avocat au Barreau de Paris, docteur en droit, diplômé de Sciences Po et d’HEC spécialisé Afrique, Europe de l’Est, Russie, Ukraine
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