Pour accompagner les éleveurs de porcs qui traversent une crise grave, le gouvernement dévoile un plan d’urgence avec des aides à la trésorerie et des exonérations de charges. Il veut aussi encourager une bonne application de la loi Egalim 2.
Alors que la filière porcine traverse une crise catastrophique, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation a dévoilé un plan d’urgence « ambitieux » le 31 janvier 2022. Il est doté de 270 millions d’euros.
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75 millions d’euros d’aides dans les prochaines semaines
Il doit permettre d’accompagner ce secteur qui fait face à un « effet ciseau », avec de l’augmentation significative des charges, et une baisse des cours du porc en raison notamment d’une augmentation de la production européenne, de pertes de débouchés, mais aussi de l’installation, en Europe, de la peste porcine africaine.
Ainsi, François Valy, président de la FNP (Fédération nationale porcine) et vice-président d’Inaporc, explique qu’un éleveur moyen, avec 250 truies, pourrait perdre 80 000 euros dans les 6 prochains mois. Face à cette situation « jugée catastrophique » les aides du plan d’urgence annoncées par Julien Denormandie se divisent en trois parties :
- La première enveloppe est dotée de 75 millions d’euros. Elle sera versée « rapidement » dans les « deux à trois prochaines semaines ». Il s’agira d’une aide à la trésorerie de 15 000 euros maximum, avec la transparence des Gaec. Les critères d’attribution ont été définis « avec la profession ». Pourront ainsi la recevoir les éleveurs ayant utilisé « 80 % de leur trésorerie court termes » et engagé dans les démarches pour obtenir un prêt garanti par l’État, afin, selon le ministre, de « mettre la pression sur le réseau bancaire » ;
- La deuxième enveloppe est dotée de 175 millions d’euros. Il s’agit d’une aide à court terme, elle sera donc versée entre avril et mai 2022. Les critères seront définis avec la profession dans les 15 prochains jours avant d’être notifiée aux autorités européennes puisqu’il s’agira d’intervention sur le marché, elles devront donc être « compatibles avec les règles et les cadres de l’Union européenne » ;
- La troisième enveloppe est dotée de 20 millions d’euros. Elle est pilotée par la MSA puisqu’il s’agira d’exonérations de charges sociales afin de « venir en appui aux éleveurs ».
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« Grande fermeté » contre ceux qui n’appliquent pas la loi Egalim 2
En plus de ces aides, la feuille de route du gouvernement, signée par l’ensemble du secteur porcin (banque, éleveur, coopérative, industriels, distributeurs), prévoit également d’autres actions :
- La première est la bonne application de loi Egalim 2 afin que les éleveurs puissent répercuter l’augmentation de leurs coûts de productions auprès des industriels et des distributeurs. Julien Denormandie en a appelé à la « responsabilité de tous ». Il affirme que le gouvernement sera très ferme contre celles et ceux qui n’appliquent par loi ;
- Un autre volet est celui du lobbying européen. Le ministre a rappelé que la France demande depuis déjà plusieurs mois pour la mise en place de mesures d’urgence au niveau européen afin d’apporter une réponse complète et structurelle à cette crise. La France souhaite ainsi obtenir un consensus des États membres sur le sujet ;
- Le quatrième volet consiste à « mettre la pression sur les banques » pour les agriculteurs puissent bénéficier des prêts garantis par l’État ;
- Enfin, dernier volet de ce plan d’urgence, le soutien à des actions de promotions afin de développer la demande auprès des consommateurs. Une campagne de communication sera menée par les professionnels. Par le biais de FranceAgriMer, le gouvernement la dotera de 100 000 euros.
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