La filière du roquefort veut garder ses éleveurs. Pour ce faire, la filière songe à se réorganiser.
La procédure avance sur l’étiquetage du bleu de brebis Société, fromage sans signe de qualité qui ressemblait trop au roquefort de la même marque. À la suite du mécontentement de la Confédération paysanne, l’Inao avait demandé à Lactalis, propriétaire de Société, de modifier son emballage.
Le 27 mai 2021, le groupe laitier a présenté sa nouvelle boîte, dont le fond tire davantage sur le bleu, le nom « bleu de brebis » est agrandi, et l’ovale vert de la marque rétréci et déplacé vers le bas. « Société a fait le strict minimum », commente Alexandre Vialettes, éleveur de brebis à Saint-Jean d’Alcas et élu de la Confédération paysanne au conseil d’administration de l’interprofession.
Changements attendus à l’automne
La filière réfléchit aussi à la réorganisation de son « premier bassin », dont la collecte est destinée au roquefort, et à son ouverture éventuelle à d’autres interprofessions régionales, comme celle du pérail. « Le roquefort, plus gros transformateur de lait cru de brebis, est à la pointe en matière de recherche sur la qualité du lait cru, qu’il autofinance et dont tout le monde profite, explique l’éleveur. Si l’on créait un centre régional interprofessionnel de l’industrie laitière d’Occitanie, l’ensemble des laits cotiserait et soutiendrait cet effort. »
Autre point de discussion, le « quatrième bassin », qui regroupe les volumes de plus en plus importants de lait de brebis transformés hors AOP, et dont 90 % proviennent du rayon de Roquefort. « De nombreux producteurs sont partis fâchés du système roquefort, car les exigences de qualité étaient trop fortes, détaille Alexandre Vialettes. Depuis, ils produisent deux fois plus, mais toujours en respectant un cahier des charges excluant OGM et huile de palme, et imposant le pâturage, qu’il est important de préserver pour ne pas perdre la valeur du lait. Ces éleveurs sont payés au-dessus du prix moyen. Société, plus gros industriel concerné, a tout intérêt à les garder dans son giron, car il pasteurise et transforme en fromages de diversification les deux tiers des volumes qu’il collecte. »
Mécaniquement, pour les producteurs qui continueront à livrer du lait cru, dont un tiers seulement est aujourd’hui utilisé pour le roquefort et payé au prix fort, ce taux remonterait. Ils seraient alors mieux rémunérés.
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