lundi 31 octobre 2011

Rodez. Il brave le tabou du suicide des agriculteurs

société (source la Dépêche)

 (source la depêcheFrancis Galtier, de la Coordination rurale aveyronnaise, ose aborder le sujet tabou du suicide paysan./Photo DDM
Francis Galtier, de la Coordination rurale aveyronnaise, ose aborder le sujet tabou du suicide paysan./Photo DDM
Francis Galtier, de la Coordination rurale aveyronnaise, ose aborder le sujet tabou du suicide paysan./Photo DDM

La Coordination rurale de l'Aveyron (CR 12) outrepasse un tabou au nom de la santé publique pour demander aux instances agricoles une politique de recensement et de prévention d'un phénomène social préoccupant : le suicide chez les paysans.

Entretien avec Francis Galtier, président de la CR 12, au sujet du suicide chez les paysans.
Quel est le nombre de paysans qui ont choisi de mettre fin à leur jour, en Aveyron ?
On aimerait franchement le savoir. Selon les sources, les chiffres vont du simple au triple. En France, il y aurait un à trois suicides de paysans par jour. Quant à connaître le chiffre pour l'Aveyron, c'est mission impossible. Dans le milieu agricole, tout le monde connaît un cas de désespérance qui a abouti au suicide. Aujourd'hui, il faut un courage de la part des acteurs publics pour ne plus dissimuler la vérité. En tous les cas, une chose est sûre, les agriculteurs sont sans doute la catégorie de professionnels la plus touchée par le suicide.

Qu'est-ce qui peut expliquer cette recrudescence ?
Il faudrait déjà faire un état des lieux pour un fléau difficile à éradiquer. Mais il est possible d'agir pour diminuer le phénomène. Il y a des facteurs de suicide privés - la solitude, les difficultés familiales, la maladie… - délicats à influencer. Mais il y a aussi le poids direct de propos, laxismes et attitudes qui déstabilisent des personnes déjà dans la détresse.
Quels propos par exemple ?
Le discours « ça va pas si mal que ça » est dévastateur quand plein d'agriculteurs sont au bord du gouffre. L'impact est très négatif et l'agriculteur fragilisé éprouve une honte indescriptible par rapport à ses voisins et sa famille. Il se sent incapable. D'où une terrible désespérance.
Comment prévenir le suicide ?
Le problème - sans vouloir simplifier - est éminemment économique. Les questions financières entrent dans une part assez conséquente des causes de suicide. Or, depuis 20 ans l'agriculteur - entrepreneur à part entière - ne vit aucune valorisation de son travail. Il n'y a plus de reconnaissance du travail accompli et du savoir-faire.
D'où vous vient cette préoccupation concernant la question du suicide ?
Depuis cinq ou six ans que je fais du syndicalisme, je me dis que si je sauve ne serait-ce qu'une vie, mon action n'aura pas été vaine. Mais la question des chiffres m'horripile. Personne n'est capable de jauger l'ampleur de la catastrophe. Le syndicalisme c'est bien beau, mais on est d'abord là pour les hommes, pour que chacun se sente bien dans sa peau de paysan.
Le suicide paysan est-il dû à des distorsions au sein de la profession ?
Je ne serai pas aussi catégorique. C'est sûr que si on gagnait un peu mieux notre vie en investissant opportunément, les choses iraient mieux. C'est écœurant de voir que tout le monde n'est pas à la même enseigne et que certains se fragilisent en s'endettant. Et puis le premier des tabous dans le monde rural, c'est d'avouer qu'on n'y arrive plus.

Des avancées

Sous l'impulsion de la Coordination rurale, la MSA a annoncé qu'elle s'associerait à l'institut national de veille sanitaire pour enfin publier les chiffres du suicide chez les paysans, courant 2012. La CR demande par ailleurs une politique efficace de prévention du suicide. Elle propose que toutes les instances départementales - administration, chambre d'agriculture, conseil général, MSA - mettent en commun leurs moyens pour créer des cellules psychologiques avec un numéro vert.

1 commentaire:

ANDRAINO ADAMS a dit…

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